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de Widor, puis celles de Chausson (vers 1890), Paul Dukas, admirables compositions de V. d’Indy, les Symphonies de Magnard, de Guy-Ropartz, etc. || La très ancienne acception vocale du mot S. a été remise en vigueur en 1912 par un compositeur anglais, Granville Bantock, qui a intitulé sa partition d’Atalante : « symphonie chorale pour chœur sans accompagnement, en quatre mouvements ». L’œuvre, écrite sur un poème tiré des 4 odes de Swinburne dans sa tragédie de ce nom, est divisée comme une S. instrumentale : le 1er morceau, pour voix d’hommes seules, se développe comme un allegro de symphonie ; le 2e pour chœur mixte, correspond au mouvement lent ; le 3e, pour voix de femmes seules, est une sorte d’intermezzo court et léger ; le 4e, ou finale, dans lequel tout le chœur est employé, est le plus développé des quatre. Atalante a été chantée pour la première fois le 25 janvier 1912, à Londres. La partition est nominalement à 20 voix, en réalité à 8 voix. L’exécution en est très difficile. En France, A. Chapuis a pareillement intitulé Symphonies vocales, des pièces sans paroles à deux voix de femmes, du plus intéressant effet.

Symphonie concertante. Ce titre a désigné un genre d’ouvrage en vogue vers la fin du xviiie s. et qui fusionnait en quelque sorte la forme du concerto avec celle de la S., en détachant de l’orchestre quelques instruments principaux. Le fils de J. Stamitz, Charles Stamitz, a donné des productions en ce genre : l’une d’elles fut exécutée entre autres à Paris par les soins de Gossec (1773).

Syncope, n. f. Déplacement de l’accentuation rythmique résultant du chevauchement des temps dans la mesure, ou dans deux mesures voisines.

Dans la musique moderne notée avec barres de mesures, la S. se marque au moyen du signe de liaison. Elle diffère du contre-temps en ce que dans celui-ci le son frappé sur le temps faible ne se prolonge pas sur le temps fort, tandis que la prolongation est de règle pour la S. :


\language "italiano"
\score {
  \relative do {
    \clef bass
    \time 6/4
    \key la \major
    r4 fad sold la2.~ | la4 sold8 lad si4~ si lad8[ sold lad sid] | dod4.
  }
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
}
\header { tagline = ##f}
(Bach, Clavecin bien tempéré, I, xiv.)

\language "italiano"
\score {
  \relative do'' {
    \time 3/4
    \key fa \major
    sib16[ sol'8 dod,16]~ dod[ mi8 sol16]~ sol[ sib8 la16] | la4.
  }
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    \context { \Score \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32) }    
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
}
\header { tagline = ##f}
(Bach, Concerto italien.)

La S. est dite régulière quand ses deux parties sont égales :


\language "italiano"
\score {
  \relative do {
    \clef bass
    \time 2/2
    \key re \major
    fad4 la fad mi~ | mi la fad re | si dod re la~ | la fad re r |
  }
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
}
\header { tagline = ##f}
(C. Franck, Symphonie, III.)

Elle est brisée ou irrégulière quand elle est formée de deux valeurs différentes. (Voy. l’ex. de Berlioz, art. Rythme.)

Au xviie s., la barre de mesure, étant d’usage relativement récent, n’exigeait pas encore que la figuration des valeurs lui fût entièrement soumise au lieu d’exprimer par deux notes semblables et un signe de liaison le chevauchement de la mesure, on laissait à la note sa véritable forme et on la faisait traverser par la barre de mesure. Ex. :


au lieu de :


\language "italiano"
\score {
  \relative do'' {
   sol2^\markup { \hspace #-2 { \bold \italic "B" }} la~ | la si \bar " "
  }
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves \remove Time_signature_engraver }
    \context { \Score \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32) }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
}
\header { tagline = ##f}

Mais l’écriture A a encore été usitée au milieu du xixe s., par exemple par Boëly.

La S. est dite boiteuse, quand sa première moitié est plus courte que la seconde.


\language "italiano"
\score {
  \relative do'' {
    \time 3/4
    \key re \major
    \partial 4 mi4~ | mi2 mi,4~ | mi2 la4~| la sold re'~ | re dod
  }
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves \remove Time_signature_engraver }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
}
\header { tagline = ##f}
(Beethoven, Sonate, op. 28.)

Syncoper, v. tr. Faire une syncope.

Syndicat, n. m. Association professionnelle destinée à défendre les droits de ceux qui en font partie. La Chambre syndicale des artistes musiciens de Paris a été fondée en 1901, sous la présidence d’honneur du compositeur Gustave Charpentier. L’exemple fut suivi dès la même année dans plusieurs grandes villes, et un premier congrès de tous les syndicats existants fut tenu en 1902 et aboutit à la fondation de la Fédération des artistes musiciens de France ainsi qu’à l’affiliation du syndicat de Paris à la Confédération générale du Travail. Au mois d’octobre 1902, le syndicat comptait 1 300 adhérents qui eurent recours à la grève générale de tous les orchestres de Paris pour