Berceuse, n. f. Chanson destinée à bercer, à endormir les enfants. C’est une des formes primitives du chant populaire, qu’on trouve à toutes les époques et chez tous les peuples, réduite souvent à quelques douces et monotones inflexions vocales, sur une très simple invocation au sommeil. Telles sont la B. de la grande Lande,
recueillie par F. Arnaudin, et la B.
du Limousin, introduite par F. Casadesus
dans Les Moissonneurs (1911) :
Un très grand nombre de B. vocales
ou instrumentales ont été écrites par
les maîtres modernes. Celle que Cherubini
composa sur des paroles de Berquin
pour l’opéra Blanche de Provence
(1821) eut son heure de célébrité et
se maintint quelque temps au répertoire
des Concerts du Conservatoire.
Bergamasque, n. f. Air de danse dont le nom indique l’origine et dont la plus ancienne mention se rencontre dans le Songe d’une nuit d’été, de Shakespeare. On cite une B. chantée dans le 3e livre des Villote de F. Azzaiolo (1569), une B. instrumentale, dans le Thesaurus harmonicus de Besard (1603). Celle-ci est formée de petits segments égaux de deux mesures qui retombent tous sur la tonique :
Un peu plus tard, le titre de B. s’attache à des thèmes courts traités en forme de basse contrainte, comme la chacone et la passacaille. L’un d’eux reparaît, avec quelques changements, chez Frescobaldi (1635), Fasolo (1645), Scherer (1664) et Bach, qui le traite dans la dernière des variations dites de Goldberg. À l’époque moderne, le violoncelliste Piatti († 1878), qui était de Bergame, a intitulé B. une pièce en mesure à 6/8, dont l’allure est celle d’une contredanse vive. La Suite bergamasque, de Cl. Debussy, pour le piano (1890), comprend un prélude, menuet, clair de lune et passe-pied.
Bergerette, n. f. Anciennement, petite chanson sur un sujet pastoral. Le 3e livre de Danceries publié par Susato (1551) contient parmi les basses danses quatre thèmes de B.
Berloque. Voy. Breloque.
Bifara, n. f. Jeu d’orgue, appelé Duiflote en Allemagne, Philomela en Amérique. C’est un jeu de flûte ouvert, en bois, dont chaque tuyau a deux bouches opposées. La division du vent y produit un léger tremblement du son.
Bigophone ou Bigotphone, n. m. Instrument populaire, en zinc, appelé ainsi du nom de son inventeur, Bigot (1883). C’est une sorte de mirliton muni d’une embouchure dans laquelle on chante. Le son de la voix se répercute sur une petite feuille de papier mince tendue sur une ouverture latérale. Des réunions de « bigotphonistes » avaient lieu en 1910 dans le xive arrondissement de Paris.
Binaire, adj. 2 g. Qui est composé de deux unités. Toute succession rythmique basée sur le partage d’une durée en un nombre de temps divisible par 2 est binaire. Le mouvement B. simple de la musique ancienne se compose d’une longue, valant deux brèves. Le mouvement B. double de la musique moderne implique la mesure paire, battue à quatre temps. (Voy. Imperfection, Mesure, Rythme.)
Biniou, n. m. Variété bretonne de la cornemuse (voy. ce mot).
Bis, adv. lat. indiquant la répétition. À la fin d’un vers ou d’un couplet, il signifie que cette partie du texte doit être exécutée deux fois. Le public d’un concert ou d’un théâtre se sert du même mot pour demander une seconde exécution d’un morceau.
Biseau, n. m. Petit morceau de bois ou de métal taillé obliquement, sur lequel vient se briser le courant d’air dans l’embouchure du sifflet, du flageolet, de la flûte, et des jeux de flûte de l’orgue.
Blanche, n. f. Figure de note évidée en forme d’une ronde munie d’une queue ; sa valeur est égale à la moitié de celle de la ronde. || adj. Se dit d’une voix sans timbre.
Blouser, v. tr. Battre les timbales.