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CRI

dans la rue Saint-Jacques, à l’enseigne du Soleil d’or. Ils y donnèrent un grand nombre d’éditions ; mais les caractères de ces éditions ne paraissent pas les mêmes que ceux employés à la Sorbonne. Il est probable que Martin Crantz et Michel Friburger quittèrent Ulric Gering en 1477, pour retourner en Allemagne, car depuis cette année, et après l’impression des Sermons du carême de Léonard de Udine, publiés dans ce temps, il n’est plus question d’eux. Gering resta à Paris ; il changea encore de logement en 1483, et revînt de la rue Saint-Jacques dans la rue de Sorbonne ; enfin il mourut en 1510. On peut regarder Ulric Gering comme le premier imprimeur de Paris, quoique dans quelques souscriptions des éditions qu’il a publiées en société, il ne soit quelquefois nommé que le second, et d’autres fois le troisième.

CRISPIN (Jean). Imprimeur, natif d’Arras, vivait dans le 16e siècle. Il fit ses études à Louvain, et professa les belles-lettres en France avec succès ; il s’adonna à l’art typographique, et s’y distingua non-seulement par des éditions très-correctes, mais encore par des additions, des notes ou des préfaces de sa façon, qu’il ajoutait à presque tous les ouvrages qui sortaient de ses presses. Il a imprimé l’Iliade et l’Odyssée d’Homère, en 1570, et Théocrite en grec et en latin, dans la même année. Entraîné dans la réforme, par son ami Théodore de Beze, il se retira à Genève où il composa son Lexicon grec, connu sous le titre de Lexicon Crispini, in-folio et in-4. Il imprima aussi, en société avec son fils Samuel, les notes qu’il avait faites sur les quatre livres de Justinien, et plusieurs ouvrages de Casaubon, avec qui il était en commerce d’amitié. Crispin avait pour devise deux mains tenant une ancre autour de laquelle est un serpent replié. Il mourut de la peste en 1572, et Vignon, son gendre, lui succéda.