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CLXIII
QUATRIÈME ÉPOQUE.

mesures de modération : de ce nombre était Anne du Bourg, qui fut brûlé comme hérétique. Le règne fort court de François II, qui monta sur le trône le 10 juillet 1550, à l’âge de seize ans, donna naissance à deux partis puissans, par les grands hommes qui se mirent à leur tête et les familles auxquelles ils appartenaient : les Guises, d’un côté, à qui le roi accorda sa confiance et le gouvernement de l’état ; de l’autre, le roi de Navarre et le prince de Condé son frère qui, appartenant au sang royal, devaient être et furent jaloux d’une préférence qu’ils croyaient devoir leur appartenir. Les querelles de religion furent le prétexte qui couvrit l’ambition de ces deux partis redoutables. La faiblesse de Charles IX et de Henri III qui, successivement, régnèrent après François II, vint bientôt compliquer cet état de dissension, que la perfidie de Catherine de Médicis leur mère, ne cessa d’envenimer. Telle fut l’origine des malheurs de la France à cette époque, du massacre des protestans le jour de la Saint-Barthélémy, de la Sainte-Ligue et des horreurs qu’elle enfanta. Ce court exposé nous paraît suffire pour servir d’introduction au récit des événemens particuliers à notre pays. Nous ajouterons que ces événemens sont peu liés entr’eux, par le défaut de documens suffisans ; qu’il serait bien difficile, en ne consultant que les mémoires particuliers, en très-petit nombre, écrits à ces époques, par ceux qui en furent ou les auteurs ou les victimes, de prononcer de quel côté furent les plus grands torts, les plus cruels, les plus repréhensibles excès, chaque parti s’accusant avec acharnement ; si le massacre de la Saint-Barthélémy et toutes les fureurs de la Ligue ne venaient mettre un poids énorme dans la balance, en faveur des religionnaires et contre leurs ennemis.

Charles IX monte sur le trône à l’âge de dix ans, le 5 décembre 1560 ; sa devise, que lui choisit le chancelier de l’Hôpital, consistait en deux colombes avec ces mots : pieux et juste ; elle est remarquable, pour un prince tel que lui.