Page:Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Tome I - Julien Remy Pesche.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CLXIV
PRÉCIS HISTORIQUE,

Charles envoie au parlement, le 8 décembre, une déclaration par laquelle il annonce qu’attendu son bas-âge, il a supplié sa mère, Catherine de Médicis, « de prendre en main l’administration du royaume, avec le sage conseil et avis du roi de Navarre (Antoine de Bourbon) et des notables et grands personnages du conseil du feu roi. » C’est à cette occasion que le président Hénault fait remarquer l’erreur dans laquelle sont tombés les historiens, à commencer par de Thou, Mezerai, Daniel, etc., en attribuant le titre de régente à Catherine, qui ne le fut en effet qu’en vertu des lettres-patentes que lui donna Charles IX, le jour de sa mort, et seulement jusqu’au retour de Pologne de Henri III. Ce qu’on appelle la conjuration d’Amboise fut le dessein qu’avaient formé les calvinistes, révoltés dans plusieurs endroits du royaume, de se saisir de François II, dans le temps qu’il était à Amboise, et de tuer le duc et le cardinal de Guise. Le prince de Condé, frère du roi de Navarre, passait pour être le chef muet de cette conspiration, qui ne servit qu’à procurer une plus grande autorité à ses ennemis, en faisant déclarer le duc de Guise lieutenant-général du royaume. Mandé, avec Antoine de Bourbon, pour assister aux états-généraux convoqués à Orléans, le prince de Condé fut arrêté en arrivant dans cette ville, où était le roi ; son procès lui fut fait ; son arrêt de mort dressé, sans être signé, n’eut point d’exécution, par le décès de François II : dès les premiers jours du nouveau règne, le prince fut mis en liberté, et absous l’année suivante des faits de cette conjuration, par arrêt du parlement ; ce qui prouve, avec tant d’autres exemples postérieurs, que commencer par soustraire sa tête aux premières poursuites des vengeances politiques, c’est prudence et bien souvent la sauver.

Ces événemens sont tous de l’année 1560, année où fut rendu, à Fontainebleau, un édit de tolérance en faveur des réformés, édit renouvelé l’année d’après par Charles IX. C’est aussi à la fin de cette même année, que se forma le trium-