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CCLVII
QUATRIÈME ÉPOQUE.

en 1682, des brefs renfermant des maximes contraires à l’édit de 1683 sur l’étendue de la régale, édit qui avait été reçu par l’assemblée du clergé en 1682 ; cette assemblée examina les propositions présentées sur cette matière par la Sorbonne en 1663 et rendit cette fameuse déclaration touchant la puissance ecclésiastique, qu’invoquent tous les jours encore ceux des prêtres français que l’esprit ultramontain n’a point égarés. Il est bon, peut-être, de remettre aujourd’hui ces propositions sous les yeux des lecteurs : 1.° que le pape n’a aucune autorité sur le temporel des rois ; 2.° que les conciles sont au-dessus des papes, conformément à ce qui a été reconnu dans les sessions 4e et 5e du concile de Constance ; 3.° que l’usage de la puissance apostolique, doit être régie par les canons, sans donner atteinte aux libertés de l’Église Gallicane ; 4.° qu’il appartient principalement au pape de décider en matière de foi ; que ses décrets obligent toutes les églises ; que ses décisions néanmoins ne sont irréformables qu’après que l’église les a acceptées. Un édit du roi, enregistré au parlement le 23 mars 1682, confirma cette déclaration, qui par ce moyen, acquit l’autorité d’une loi de l’état.

Enfin, et pour terminer tout ce qui concerne les matières ecclésiastiques, nous dirons, qu’avant une ordonnance de l’évêque Charles de Froulay, de 1738, il était d’usage que les morts fussent portés dans les églises et y restassent exposés, la nuit comme le jour, depuis le moment de leur ensevelissement jusqu’à celui de leur inhumation.

La famine et les maladies contagieuses affligent de nouveau et à plusieurs reprises la province, pendant cette période de 175 ans. En 1621, la rareté et la cherté du pain furent telles, que l’on contraignit toutes les personnes aisées à subvenir aux besoins des malheureux, et, « tel était taxé, dit Morand, à nourrir les autres, qui n’avait pas du pain pour soi. » La même calamité se renouvelle dans les années 1738 et 1739 et en 1760 ; pendant les deux premières, l’évêque Charles

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