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PRÉCIS HISTORIQUE,

Pendant que les volontaires de la Sarthe marchent gaiement à la victoire, un de leurs compatriotes, le physicien-chimiste Coutelle, en planant dans les nuages, au-dessus des champs de Fleurus, éclaire et dirige les mouvemens de l’armée ; un autre encore, Chappe, transmet à travers les airs, la rapide nouvelle de la victoire, à cette Convention nationale, qui déjà ne sait que vouloir, qui commande de vaincre, et qui ne verra plus qu’un traître dans tout général qui aura le malheur d’être battu[1].

L’enfance même rivalise d’ardeur patriotique avec la jeunesse et l’âge mur. « Le citoyen Boyer, professeur au collége du Mans, annonce à la Convention[2], que l’instruction publique n’a point été paralysée dans cette ville. « Ses collègues et lui, sourds aux clameurs du fanatisme et de l’aristocratie, ont interprété le vœu national pour opérer les réformes les plus salutaires dans l’établissement confié à leurs soins. La philosophie et la rhétorique enseignées en français ; un cours d’une morale saine, substitué à l’enseignement des opinions religieuses ; la suppression de deux classes de latinité, plus utilement remplacées par deux écoles civiques, où les enfans reçoivent les notions indispensables pour exercer les droits de citoyens ; ont main-

  1. R. Levasseur a cru que c’était son collègue Guyton de Morveau, qui planait dans la nacelle de l’aérostat de Fleurus : c’est une erreur. C’était son compatriote, le colonel d’aérostiers Coutelle (Voir dans la biographie, l’article de ce savant). On ne peut douter cependant, d’après le récit de Levasseur, que Guyton de Morveau ne fût alors à l’armée, au siège de Charleroi. Ce fut lui d’ailleurs, qui proposa de faire servir les aérostats aux armées, comme moyen d’observation, et qui proposa le citoyen Coutelle à la commission de chimistes, chargée par le comité de salut public de l’exécution de ce projet. (Notice du colonel Coutelle, sur l’Aérostat employé aux armées de Sambre-et-Meuse et du Rhin. — 1829.)
  2. Extrait du Premier Supplément au Bulletin de la Convention nationale, du 28 août 1793.