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CCCLVIII
PRÉCIS HISTORIQUE,

La convention nationale, qui avait rejeté avec indignation la proposition d’une amnistie faite par Levasseur (de la Sarthe), en faveur des insurgés de la rive droite qui, pendant le séjour des vendéens sur ce côté de la Loire, avaient été entraînés forcément dans la guerre civile, finit pourtant par s’apprivoiser avec cette idée, et, dans une proclamation du 20 frimaire an III (10 décembre 1794), offrit amnistie à ces rebelles, avec lesquels elle avait semblé ne devoir jamais traiter. Cette mesure fit peu d’effet sur l’esprit des chouans, et Génissieu se plaignait, dans sa lettre du 5 janvier suivant, qu’elle ne leur avait paru qu’un aveu de l’impuissance où l’on était de les combattre et de les réduire. Cependant, une entrevue ayant eu lieu le 12 février 1795, à la Jaunais, près Nantes, entre les représentans du peuple en mission dans les départemens de l’Ouest et les chefs vendéens, Charette, Cormatin et autres, le premier remit aux représentans, au nom de son armée et de celle du centre, un écrit intitulé Paroles de Paix, contenant une série de propositions en 22 articles, dans lesquels les royalistes réclamaient : le rétablissement du culte, l’exemption des réquisitions d’hommes en faveur des pays insurgés, l’indemnité des pertes supportées par les vendéens pendant la guerre, l’exemption de tout impôt pendant dix ans, la formation d’une force publique composée des seuls habitans, sous les ordres des chefs vendéens, et la retraite des troupes de la république ; enfin, le retour des émigrés vendéens, des prêtres déportés, etc. Le 17 du même mois, Stofflet se rendit avec le curé Bernier à une seconde conférence au même lieu, et la pacification fut signée, non par un traité en forme, mais, d’un côté, par les arrêtés que prirent les représentans du peuple, et qui accordaient toutes les conditions convenues ; de l’autre, par des déclarations de soumission signées des chefs, dont les principaux reçurent la promesse de sommes assez considérables, tant en numéraire qu’en assignats. Cette transaction est connue dans l’his-