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PRÉCIS HISTORIQUE,

afin de se concerter sur les mesures à prendre dans les circonstances, Caumartin essaya de le faire enlever à son retour sur la route de Rennes ; mais la prudence du général républicain rendit ce projet infructueux.

Dans le district de la Ferté-Bernard, une petite commune appelée Nogent-le-Bernard, était plus particulièrement le foyer de l’insurrection. Informés de l’absence d’une partie de la garde nationale de la ville de Bonnétable, les chouans s’y portent le 20 mai, au nombre d’une quarantaine, la surprennent, ainsi que nous le disons, à cet article, commettent quelques désarmemens et quelques pillages, et se retirent en emportant le drapeau tricolore, emmenant avec eux les deux couleuvrines que possédait la ville. Humiliés de cette surprise, vingt-deux gardes nationaux de Bonnétable se rendent à Nogent, le 4 juin au matin, se divisent en trois pelotons sous les ordres de MM. Henri Leclerc, Boivin et Luzu aîné. Le premier peloton commandé par le monsieur Leclerc se porte à l’église pour s’assurer des cloches ; le second va droit à la maison d’un nommé Chrétien, chef du détachement spoliateur ; le troisième à la maison de Bourdin, homme déterminé, chez lequel devaient se trouver le drapeau et les couleuvrines. Bourdin surpris, à qui on promet qu’il ne lui sera rien fait, s’il rend les objets qu’on lui réclame, se lève, conduit le peloton commandé par le monsieur Luzu, auquel s’était réuni celui sous les ordres de monsieur Leclerc, dans son jardin, où les deux petites pièces étaient enterrées, et remet le drapeau tricolore. Chrétien fut également trouvé au lit : l’ordre de remettre ses armes lui est intimé, ce qu’il fait après s’être levé. Sur l’observation qu’il lui reste des pistolets, il les tire avec précipitation de sous son chevet et semble vouloir les diriger sur monsieur Boivin, qui le prévient d’un coup de baïonnette, et le force à rendre ses armes. La petite troupe, à laquelle deux ou trois habitans de Nogent s’étaient réunis pour cette expédition, revient