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CCCLXV
CINQUIÈME ÉPOQUE.

Mans sous prétexte de pacifier le pays, y avait recruté presque publiquement, et enrôlé beaucoup de monde ; un détachement de dragons stationné à Foulletourte, s’était laissé séduire par lui et par un autre chef nommé Lhermite, à force vin et assignats ; bon nombre de ces militaires étaient passés aux chouans avec armes, bagages, chevaux et munitions ; vingt-cinq chasseurs à cheval venant de la Flèche au Mans, avaient été désarmés et démontés par leurs gens. « Nous sommes bloqués à plus de douze lieues à la ronde, écrivait le chef d’escadron de gendarmerie Clouet, le 14 avril, au comité de Salut-Public, et nous n’avons qu’un quarteron de bœuf par jour, point de bois, ni beurre, ni œufs. » La trahison de Geslin et de Lhermite leur fut funeste : arrêtés près de Laval, ils sont fusillés, malgré la trêve, par les soldats patriotes, indignés de leurs menées et de leur embauchage. Cependant un nouveau traité de pacification est signé à la Mabilais près Rennes, le 20 avril : la majeure partie des officiers de Stofflet, y adhéra et presque tous les chefs de chouans.

A la fin d’avril, de nouvelles dispositions sont prises par le comité de Salut-Public, pour le commandement des armées de l’Ouest. Hoche conserve celui de l’armée des Côtes-de-Brest ; son quartier-général est à Rennes. Aubert-Dubayet est nommé à celui de l’armée des Côtes-de-Cherbourg, et fixe son quartier-général à Alençon. Le département de la Sarthe, comme ceux de l’Orne et de la Mayenne, se trouve placé sous les ordres de ce général.

Caumartin, malgré ses protestations pacifiques, n’en continuait pas moins sous main à faire des dispositions hostiles : ayant convoqué à Bazouges (Mayenne) tous les chefs de son parti, on résolut dans cette conférence, de ne point licencier les rassemblemens, d’en former, au contraire, de plus considérables, pour pouvoir recommencer les hostilités. Hoche étant venu conférer à Laval avec Aubert-Dubayet,