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PRÉCIS HISTORIQUE,

Simon, chez le chef de la 40.e demi-brigade, et chez divers particuliers. L’argent des caisses publiques, celui des habitans riches est également enlevé par cette colonne, qui se porte aux prisons et y met en liberté tous les détenus, sans s’inquiéter des causes de leur détention. Un grand nombre d’habitans aisés, chez lesquels on ne trouve pas d’argent, sont forcés de souscrire des obligations pour des sommes considérables ; on oblige les femmes à signer ces billets, dans l’absence de leurs maris. La troisième colonne, commandée par Lamotte-Mervé, qui s’était rassemblée à Neuville et à St-Pavace, pénètre par le tertre de St- Vincent et le tertre Mégret, et se rend sur la place du Château où, jointe par d’autres divisions, elle se forme en bataille. M. Auvray, chef de la 40.e demi-brigade, qui occupe une maison sur cette place, forcé de passer au milieu des chouans pour rejoindre le corps qu’il commande, lequel est caserne à l’ancienne abbaye de Saint-Vincent, leur dit d’une voix ferme quoique bas, en traversant leurs rangs : silence, mes amis, serrez vos rangs ! Pris d’abord pour un de leurs chefs, il gagne avec rapidité le carrefour de St-Vincent où, reconnu enfin, il essuie une grêle de balles, dont aucune ne l’atteint. Arrivé à la caserne, M. Auvray dispose tout pour une défense vigoureuse et ordonne à sa compagnie de grenadiers, d’aller chercher le drapeau de la demi-brigade, resté dans la maison qu’il occupe. Un combat s’engage entre les chouans et cette compagnie, qui fait de vains efforts pour exécuter cet ordre, et soutient le combat pendant deux heures, après lesquelles ces braves sont obligés de rentrer dans la caserne. Attaqués par un nombre considérable d’insurgés, les soldats de la 40.e, au nombre de deux cents au plus, soutiennent, derrière les murs de cette maison, une fusillade qui dure sept heures, font même une sortie du côté de Tessé, ayant leur chef à leur tête. Celui des chouans, la Motte-Mervé, est blessé dangereusement dans cette attaque,