Page:Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Tome I - Julien Remy Pesche.djvu/419

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CCCXCV
CINQUIÈME ÉPOQUE.

et meurt trois jours après ; un grand nombre de ses soldats succombe dans les efforts qu’ils font pour s’emparer de ce poste ; quinze grenadiers républicains, tirés presque à bout portant, lors de leur sortie pour aller chercher leur drapeau, tombèrent à la première décharge des chouans, et plusieurs autres furent frappés dans la suite du combat. Enfin, la Motte-Mervé désespérant de forcer la caserne, suspend le feu pour faire venir deux des canons dont on s’est emparé à l’arsenal ; pendant ce temps, les républicains n’ayant plus ni vivres, ni munitions, font leur retraite par le jardin et se réfugient à Ballon, accompagnés d’un certain nombre d’habitans du Mans. Les chouans entrèrent dans la maison de Saint-Vincent, où ils ne trouvèrent que quelques soldats plus ou moins dangereusement blessés, qui furent traités avec soin, suivant l’assertion des royalistes ; impitoyablement massacrés dans leurs lits, assurent les républicains[1]. Un magasin considérable d’habits, d’étoffes, de souliers et d’équipages militaires, trouvé dans cette caserne, lequel appartenait à la 40.e demi-brigade, fut pillé par les soldats royalistes et le surplus emmené sur des voitures par ordre des chefs : le peuple des faubourgs et des bas-quartiers, prit une part très-active au pillage de ce magasin. Un poste de quinze hommes de la 40.e demi-brigade, qui se trouvait établi à Pont-lieue, ne fut attaqué que le 15 au matin, par 400 chouans qui ne vinrent à bout de les faire capituler qu’en faisant venir du canon pour les réduire. Après une si opiniâtre résistance, ces braves militaires se rendirent prisonniers.

Le 14, M. Leprince-Clairsigny avait réuni une vingtaine d’hommes de la garde nationale qu’il commandait, à la tête

  1. Une note de la page 310 du tome II des Essais historiques de P. Renouard, ne paraît laisser aucun doute sur l’exactitude de cette dernière version.