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CERANS.

Cette vicomté appartenait en dernier lieu à la maison de Broc, à un membre de laquelle appartient encore la maison de la Cour. — Un petit fief, attaché à la métairie de la Jeunaisière, était la propriété de M. Charles Le Paige, neveu de l’auteur du Dictionnaire du Maine. Voir, pour le surplus de l’histoire seigneuriale, l’article foulletourte.

hist. civ. On prétend, et cela paraît certain, que les Anglais campèrent dans la lande qui occupe le sud du territoire de Cerans ; qu’ils en furent débusqués par le connétable Duguesclin ; que, dans leur fuite vers Pontvallain, ils y enterrèrent de l’argent ; et que, trois siècles après, trois anglais vinrent le déterrer nuitamment et en chargèrent plusieurs mulets. « En bêchant la terre aux environs du bourg, dit Le Paige, on trouve une grande quantité d’ossemens humains, ce qui fait juger qu’il s’y est donné un combat. » — La commune de Cerans a été le théâtre de plusieurs événemens remarquables, pendant les guerres civiles de l’ouest. Ces événemens ayant eu lieu au passage de Foulletourte, c’est à cet article que nous en faisons mention.

Françoise Gaudin, épouse du sieur Tansorier, légua à la commune de Cerans, les bordages de la Vieille-Moite en la Suze et de la Tesserie, en Cerans, pour l’établissement d’écoles de charité. Un instituteur et une institutrice primaires, ont chacun une allocation sur cette dotation, pour l’instruction gratuite des enfans des indigens.

On a dit longtemps que le célèbre voyageur et naturaliste P. Belon était originaire de la paroisse d’Oizé. Né au hameau dé la Soultière, où l’on voit deux très-anciennes maisons dont l’une paraît avoir été son berceau, il appartient bien certainement à la commune de Cerans, qui se fait honneur de le revendiquer. Oizé peut aisément se consoler de cette perte, ayant donné le jour au P. Mersenne, qui n’a pas moins de célébrité. « Tous les amis de la science et de leur pays, (nous écrit M. Lahaye, chirurgien et naturaliste amateur, qui possède à Foulletourte un cabinet très-intéressant d’objets d’histoire naturelle), désireront, comme moi, qu’un monument convenable, puisse consacrer sur le lieu, l’honorable souvenir de la naissance de P. Belon ; et qu’une inscription, placée au coin de la rue de Foulletourte par où on va à la Soultière, indique au voyageur curieux sa proximité, et l’engage à s’écarter un instant de sa route, pour faire ce pèlerinage au lieu sacré, berceau de l’homme célèbre qui, le premier en France, a r’ouvert avec succès aux naturalistes, la carrière des Aristote, des Pline, des Mathiole, des Dioscoride, que l’ignorance de