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CVIII
PRÉCIS HISTORIQUE,

parce qu’elles résultèrent de la nature des choses, d’une ancienne possession ; mais il en existe, par exemple, qui furent données par le roi Jean à Philippe-le-Hardi, son fils, pour le duché-pairie de Bourgogne, dont il le gratifia. La pairie ecclésiastique fut également une institution de nos rois, que les autres seigneurs de fiefs ne purent imiter. Au surplus, le nom de pair est bien plus ancien que l’institution de la dignité : il signifiait égal ou confrère, et est employé dans ce sens sous les deux premières races. Plus tard, lorsque les villes eurent acquis le droit de communes, elles qualifièrent leurs juges de Pairs-Bourgeois.

Lors de l’élévation de Hugues-Capet au trône, la France était divisée en autant de souverainetés que de provinces, et la souveraineté royale, ainsi que le dit Mézerai, n’était réellement qu’un grand fief, plutôt qu’une monarchie. Chaque comte ou duc, assisté de deux de ses pairs, administrait lui-même la justice à ses sujets, excepté dans les causes qui lui étaient particulières. Pour se dispenser de ce devoir, ils se donnèrent des Vicomtes, qui eurent eux-mêmes des adjoints sous le titre de Prévôts. Le comté du Maine eut ses vicomtes de la maison de Beaumont, dès le 10.e siècle ; et plusieurs seigneuries qui leur appartenaient, prirent le titre de vicomte pour leur surnom.

Si le nom de fidèles est encore appliqué aux leudes, aux seigneurs de fiefs, à la fin du 11.e siècle, celui de majesté l’était rarement aux rois, à cette époque : on les qualifiait plus communément des titres d’excellence, sérénité, grandeur, grâce, etc. De même, la manière de dater du règne de tel ou tel roi, ou de l’époque de sa mort, n’était pas générale : on employait encore cette formule, fait sous le règne de Jésus-Christ régnant en France, et le monarque lui-même en usait ainsi.

Les guerres particulières des seigneurs entr’eux étant devenues plus fréquentes pendant cette période, malgré les capitulaires de Charlemagne que nous avons cités, les évê-