Page:Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Tome I - Julien Remy Pesche.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CXCVII
QUATRIÈME ÉPOQUE.

opposer une résistance semblable, cette année. Quatre chanoines de leur collégiale, furent chargés de faire réparer les murs d’enceinte de la ville ; on mura la porte de l’église que les calvinistes avaient pillée en 1562 ; on construisit même d’autres moyens de défense ; qui tous devinrent inutiles par la paix qui fut conclue la même année, pendant que Henri, roi de Navarre, se trouvait à Montoire, autre petite ville des environs.

Cette paix de 1576, fut la plus avantageuse qu’eussent encore obtenu les calvinistes : un cinquième édit de pacification, rendu en leur faveur, autorise l’exercice public de la Religion prétendue réformée (ce sont les termes qui y sont employés) ; on y reconnaît les mariages des prêtres et des moines, contractés pendant les troubles précédens, et la légitimité des enfans provenus de ces mariages ; on leur accorde des chambres mi-parties dans les huit parlemens du royaume ; enfin, on annulle les arrêts rendus contre l’amiral de Coligny et contre deux favoris du duc d’Alençon, et leurs biens confisqués sont rendus à leur famille. Le duc d’Alençon, que son peu de caractère et de mérite et le mépris qu’avait pour lui le parti huguenot, avaient porté à conclure cette paix, y gagna : son apanage fut augmenté des duchés d’Anjou, du Maine, de Touraine et de Berry.

C’est encore de cette année 1576, que date le commencement de la Ligue, confédération des catholiques contre ce dernier édit de pacification. Ce furent la noblesse de Picardie et les magistrats de Péronne qui, les premiers, en rédigèrent l’acte et le signèrent. Après la tenue des états de Blois et bien des incertitudes et des délibérations, Henri III entraîné par le parti qui le poussait à sa perte, révoque le dernier édit de pacification et signe l’acte de la Sainte-Ligue ; il est imité par le duc d’Anjou. Le cardinal de Lorraine avait conçu le premier projet de cette association, étant au concile de Trente ; mais la mort de François de Guise son frère, lui en avait