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PRÉCIS HISTORIQUE,

clarer cette ville pour le parti du Parlement, ce qui se borna à établir une garde, sans qu’aucun trouble se manifestât. À cette époque, comme dans les commencemens de la Ligue, c’était en protestant de sa soumission et de son dévouement au Roi, qu’on s’armait contre son autorité.

1651.— 1652. — Ces deux années sont celles de cette guerre, sur lesquelles on possède le plus de renseignemens. Les états de la province furent convoqués au Mans, au mois de juillet 1651, pour députer aux états-généraux qui devaient s’assembler à Tours, et qui n’eurent point lieu. Plus de deux cents gentilshommes s’y trouvèrent : les membres du présidial, ayant voulu prendre rang avant la noblesse, probablement d’après la maxime cedant arma togœ, le tumulte fut grand ; on alla même jusqu’aux menaces : une lettre de cachet du roi, défendit les nominations par procureur. L’année suivante ne fut pas plus tranquille ; le retour de Mazarin à la cour, ayant animé davantage encore les esprits, et fait prendre de nouveau les armes aux mécontens. Le marquis de Gesvres, fils du duc de Tresmes gouverneur de la province du Maine, entra au Mans avec huit compagnies d’infanterie du régiment de Piémont, à l’effet de conserver la ville dans l’obéissance du roi : le comte de Sourches qui, par la suite, illustra son nom par les services qu’il rendit à l’empereur, commandait l’une de ces compagnies. La bourgeoisie et les troupes furent tenues continuellement en alarme, par la crainte que l’armée du duc de Beaufort ne voulut s’emparer de la ville. Un corps de cette armée vint camper en effet à ses portes, dans les vignes de Gazonfière ; l’un de ses trompettes et un habitant de la ville furent tués ; mais aucune tentative sérieuse n’eut lieu pour s’en rendre maître, et, ce corps d’année passa outre, pour se rendre en Anjou. Dans la même année 1602, le maréchal de la Meilleraie, partit d’Angers avec deux régimens, pour aller au nom du roi, se saisir du château de Sablé ; mais, sur l’assurance des habitans de cette ville, qui allèrent au-devant de lui jus-