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CINQUIÈME ÉPOQUE.

et abaissera sous son sceptre improvisé, la lance et le faiceau de cette république, que le sol n’aura pu naturaliser !

Nous avons du décrire avec détail la première époque de la guerre de la chouannerie, afin d’en bien exposer et faire connaître le caractère, mais nous ne pouvons en suivre pas à pas les événemens et les différentes scènes dans notre pays. Nous ne nous attacherons donc, dans ce qui va suivre, qu’aux affaires principales, les détails plus minimes se trouvant rapportés, dans le Dictionnaire, à chaque article de localité.

1796. L’insurrection un instant appaisée, avait repris une nouvelle consistance à la fin de 1795 ; tout le pays était en armes. L’arrivée à l’Ile-Dieu d’une flotte anglaise, sur laquelle était Monsieur, comte d’Artois, qui paraissait devoir opérer une descente sur la côte, redoublait, pour les républicains, l’embarras de leur situation. « Quelle est l’âme assez fortement trempée, écrivait le général Hoche à cette époque (octobre 1795), par ne pas gémir hautement des maux qui nous accablent ! Sans pain, sans souliers, sans vétemens, sans argent, entourés d’ennemis, voilà notre position déplorable… Commissaires des guerres, agens aux subsistances, fournisseurs, tous agiotent, royalisent, tournent en ridicule nos institutions, et, afin de dégoûter les soldats de la liberté, ils les font mourir de faim. Ces vampires rient de nos maux, organisent partout la contrerévolution. »

Puisaye, Coquereau, commandaient les chouans dans la Mayenne ; M. de Scépeaux, dans Maine-et-Loire ; Louis de Frotté, dans la Normandie ; dans la Sarthe, Rochecotte, et Lechandelier de Pierreville : ce dernier avait aussi, le Perche dans son district. Sur toutes les routes, les communications étaient interrompues, entre Alençon et Laval, Laval et Rennes, le Mans, la Flèche et Angers. Aubert-Dubayet met en mouvement une colonne de quatre milles hommes sous les ordres du général Leblaye, fait balayer les