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CDVII
CINQUIÈME ÉPOQUE.

chassent à sa défense dans les rangs de la conscription, dans le premier ban de la garde nationale, dans les régimens de la garde d’honneur, ou qu’ils partissent enfin par bataillons de gardes nationales, pour cette pénible campagne de 1814, que les neiges, les marches forcées, le manque de subsistances, rendirent plus meurtrière, par les maladies qu’elles causèrent, qu’elle ne le fut par le fer de l’ennemi ; partout les Sarthois furent fidèles à l’honneur et à leur vieille illustration.

Ainsi, en 1806, le colonel du 11.e régiment de ligne, composé en majeure partie de conscrits de la Sarthe, faisait le plus grand éloge du sang-froid, de la bravoure, et de la fermeté, avec laquelle ces jeunes gens venaient de se battre à l’armée de Dalmatie, contre les Russes et les Monténégrins. Ainsi le colonel du 65.e régiment, M. Coutard, dans une lettre écrite d’Augsbourg en 1809, fait le même éloge de ses compatriotes, qui font la force principale de ce corps. A Lutzen, la 70.e cohorte des gardes nationales, celle de la Sarthe, se fait remarquer honorablement ; à Hanau, le 3.e régiment de la garde d’honneur se couvre de gloire, et c’est dans ce régiment que se trouve l’élite de la jeunesse Sarthoise, que des revers funestes viennent d’arracher de ses foyers. Enfin, dans la campagne de 1814, les deux bataillons de gardes nationales que fournit encore le département de la Sarthe, composés de conscrits libérés, la plupart mariés, arrachés aux arts industriels et au soc nourricier, qui manient un fusil depuis moins d’un mois, mais sont commandés par des officiers et des sous-officiers, anciens militaires pour la plupart, et électrisés par leur exemple, ne resteront point sourds à cette allocution de l’empereur, lorsqu’il les passe en revue près de Montereau : « Montrez, leur dit-il, de quoi sont capables les hommes de l’Ouest : ils furent de tout temps les fidèles défenseurs de leur pays, et les plus fermes appuis de la monarchie. »

L’occasion ne tarda pas de répondre à cet appel fait à leur