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AUBIGNÉ.

bigné, et à 3 k. 5 h. N. E. de celui de Coulongé, on voit un monument druidique du genre de ceux que les antiquaires appellent dolmen. Celui-ci, dépourvu de crédence, ou pierre placée à sa proximité et destinée à recevoir les instrumens du sacrifice se compose d’une table ou autel formé de deux pierres ayant l’une, 2 mètres 68 centim. et l’autre 2 m., total 4. m. 68 c. (14 pieds) de longueur de l’E. à l’O. ; 1 m. 68 c. de face au S. E. ; 2 m. à l’E. la seconde, et la première 1 m. 34 c. au même orient. Cette dernière a 3 m environ de largeur du N. au S.. Ces deux pierres sont supportées par 8 ou 9 autres posées de champ, n’ayant qu’un mètre d’élévation hors terre ; deux autres placées en dessous, sembleraient devoir supporter celles superposées à leur jonction, qui pourtant ne posent pas dessus. Trois autres pierres placées dans le haut, à l’E. de ce dolmen, sembleraient indiquer qu’elles ont servi à supporter une troisième table qui aurait disparu. On remarque à l’une de ces deux tables, un trou ovale de 8 à 9 centimètres de diamètre, environ.

A 4 ou 5 hectom. au N. O. de ce premier dolmen, dans le chemin d’exploitation qui conduit dans la cour de la ferme de la Persillère, on en trouve un second, dont la table forme un parallèlograme, ayant environ 3 m. 68 c. de long, de l’O. à l’E., sur 2 m. 17 c. de large, à son extrémité E., et 3 m. à l’autre extrémité. La table de celui-ci ne porte que sur trois des quatre pierres placées de champ, qui paraissent destinées à la recevoir : elle est inclinée de l’O. à l’E., et n’est point supportée à celle dernière extrémité, où elle n’est élevée que de 83 cent, au-dessus du sol, tandis qu’elle l’est de 1 m. 33 c. au bout opposé. Les pierres de ces deux dolmens sont toutes en grès des environs.

Ce dernier monument est d’autant plus curieux qu’il me paraît être plus rare dans notre département, celui-ci étant le premier que j’y aie rencontré : personne jusqu’ici ne l’avait indiqué. Je crois que son inclinaison est le résultat de l’intention de ceux qui l’ont érigé, et non l’effet d’un renversement, d’un affaissement du terrain, dû au tems. « C’est du haut de l’extrémité élevée de ces sortes de dolmens, dit M. de Frémenville (Mém. sur les monum. druid. du pays Chartrain), que les victimes humaines desûnées à être sacrifiées, étaient précipitées sur le fer qui leur donnait la mort. » Quelle que soit, en effet, l’opinion que l’on adopte sur la destination de ces sortes de monumens, toujours paraît-il certain que celui-ci n’a pu avoir la même destination que celui dont il est voisin, amoins que l’on admît que ces mo-