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XLI
SECONDE ÉPOQUE.

tout ce qui était Gaulois fut transformé et devînt Romain : les mariages devenus communs entre les individus des deux nations, contribuèrent puissamment à cette transformation. Le Maine compte, depuis l’établissement du christianisme dans son sein, jusqu’à la conquête de Clovis, six évêques, dont S. Liboire, le quatrième, est le premier qui paraisse avoir véritablement porté ce titre : nous n’ajouterons rien ici à ce que nous avons déjà dit sur ce sujet. Seulement, nous ferons observer que l’évêché du Mans ne fut pas circonscrit dans le seul territoire des Aulcrces Cénomans ; que non-seulement il comprit ceux des Diablintes et des Arviens ; mais qu’il s’accrut encore de portions considérables de territoire, qui ne furent point un empiétement sur les évêchés voisins, comme l’a écrit notre historien P. Renouard : entrons à ce sujet dans une courte explication.

Les limites du territoire de chaque cité étaient indiquées parce que les Romains appelaient des fines : c’étaient des bornes portant la figure d’un Mercure, placées ordinairement sur les voies qui servaient à la communication des métropoles ou des cités ; souvent il y existait un établissement quelconque, soit mansion ou station. Trois de ces fines nous sont connus, à la Flèche, à la Ferté-Bernard, et près de Troo, dans un lieu nommé Foins, Fains ou Fins. Peut-être Fresnay en est-il un quatrième, situé au nord, car il est remarquable que tous ces noms conservent quelque chose, l’initiale au moins, du mot Fines. Quoi qu’il en soit, au-delà de ces limites étaient des terrains vagues, stériles ou boisés, qui formaient comme la lisière du pays, ayant une certaine largeur, appartenans aux deux peuples voisins qui en jouissaient en commun, ou s’abstenaient d’en user : c’est ce que depuis on a appelle marche ; frontière, etc.

Cette lisière se composait presque généralement de forêts, autour du pays des Aulerces Cénomans. Ces forêts ayant été défrichées, et leur territoire s 1 étant peuplé, les éveques