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CHAMPAGNE.

largeur et de profondeur, plus leurs vallons sont profonds, les coteaux qui les bordent élevés : mais ces cours d’eau, dont les principaux sont les petites rivières ou ruisseaux de Deux-Fonts et de Clairon, de Gée et de Renom, étant peu considérables, celte plaine en a d’autant moins d’irrégularité, et son sol devient d’autant plus uni que l’on remonte davantage au N., où le calcaire horizontal se trouve presque à nu, recouvert à peine de quelques pouces de terre végétale, très-propre à la culture des céréales, qui en sont le principal produit, mais le bois y manque et ne consiste qu’en quelques haies d’épines, comme on peut le remarquer, par exemple, sur la portion de ce territoire comprise entre Bernay, Tennie, Conlie et Domfront.

Partout, la Champagne du Maine offre le calcaire secondaire, quelquefois cristallin (marbres de Loué). Tels sont ceux de Bernay, qui donnent la plus belle pierre de taille connue ; ceux de Chaufour et de Chassillé, où l’on a observé des mâchoires de Crocodiles et des vertèbres d’un animal non encore déterminé, à l’état fossile ; les calcaires à oolithes de Chantenay et de Noyen, tous riches en fossiles, notamment en une espèce de Gervillie, et que nous indiquons à chaque article de localités. La craie proprement dite se présente quelquefois, mais en assez petite quantité et sur quelques points seulement.

Le calcaire secondaire de la Champagne semble s’échapper de la limite que nous venons de lui tracer. Il s’étend sur la rive gauche de la Sarthe, en traversant cette rivière sur deux points, à Malicorne et à Parce. D’ici, il va par une bande étroite, en gagnant le territoire des communes de Yion, de Louaille et de Précigné, se rattacher aux calcaires de l’Anjou ; de Malicorne, aux terrains crayeux des bords du Loir, par Clermont, Mareil et Luché.


Nous avons dit que le terrain calcaire de la Champagne allait se joindre, en se contournant au N. E., au calcaire du Saosnois ; mais cette réunion n’a pas lieu immédiatement. Ces deux plaines, de formations secondaires, sont séparées l’une de l’autre, tantôt par des terrains tertiaires, offrant des grès de différentes natures, tantôt par des roches de glaucome composées de nombreuses espèces de coquilles fossiles, fort étendues, et qui s’enfoncent à une grande profondeur. Cette formation s’étend le long de la rive droite de la Sarthe, depuis S.-Benoît, au S., jusqu’à Beaumont, en remontant au N., et formant une bande de g à 10 kilom., ( 2 lieues 1/2 de poste), de largeur, entre le cours de cette rivière et le territoire ci-dessus décrit ; puis, se contournant