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NOTICE PRÉLIMINAIRE




Quatre volumes de l’Encyclopédie avaient paru ; Diderot était encore tout plein de Bacon[1] ; mais il sentait le besoin de rappeler à ses collaborateurs les principes qui devaient les diriger, et de donner, en même temps, au public un résumé de ces principes, moins technique que celui contenu dans le Prospectus et dans le Discours préliminaire de l’œuvre qu’il venait d’entreprendre. Ce furent ces raisons plus que la thèse de Baumann qui le poussèrent à écrire les Pensées sur l’interprétation de la Nature.

Le volume parut en 1754, sans indication de lieu d’origine, si nous nous en rapportons aux exemplaires que nous avons consultés, sous la rubrique de Londres (Paris), si nous en croyons l’édition Brière et la France littéraire, de Quérard. C’est un in-12 de 206 pages, sans compter la table, non paginée, imprimé avec soin et élégance. Il peut y avoir eu deux éditions simultanées. Il se rattache à cette publication une particularité bibliographique curieuse. Lorsque Naigeon voulut en parler dans ses Mémoires sur Diderot, il se rappela que l’ouvrage était, dans le principe, terminé par un feuillet contenant une Prière d’une inspiration toute particulière ; mais que, Diderot s’étant ravisé, trois exemplaires seulement de cette pièce compromettante avaient été tirés. Il rechercha en vain l’un de ces exemplaires et se contenta de citer, de la Prière, un paragraphe qui, disait-il, lui était resté en mémoire.

L’éditeur de 1821, averti, reprit les recherches ainsi commencées et ne put rencontrer non plus aucun des exemplaires favorisés ; mais il

  1. C’est aux Cogitata et visa de interpretatione Naturæ du chevalier que Diderot a emprunté le titre et « pour ainsi dire le premier jet » de ces Pensées, ainsi que le fait remarquer Naigeon.