Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, II.djvu/452

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anéantit toute industrie. Demandez aux pères quel est l’objet de leurs travaux ; ils vous répondront, le bonheur de leurs enfants.


CHAPITRE III.


Page 271. — Rien de moins envié que le talent d’un Voltaire ou d’un Turenne. Preuve du peu de cas qu’on en fait.

Preuve de la difficulté d’y atteindre. Quel est l’homme assez vain pour se dire secrètement à lui-même : Travaille, en travaillant tu seras Voltaire ou Turenne. Tu n’as qu’à le vouloir.

C’est bien le contraire qu’on se dit ; et il ne faut que le ressouvenir d’une très-belle page ancienne ou moderne pour faire tomber la plume des mains.


CHAPITRE IV[1].


Toutes les volontés individuelles sont ambulatoires, mais la volonté générale est permanente. Voilà la cause de la durée des lois, bonnes ou mauvaises, et de la vicissitude des goûts.

Page 274. — Les lois nuisibles sont tôt ou tard abolies.

Il naît un homme éclairé qui parle, et sa voix se fait entendre sinon de ses contemporains, au moins de ses neveux.

Elles ne sont pas toujours abolies, mais peu à peu elles tombent en désuétude. Telle est la loi sur l’adultère, et cette désuétude est l’effet naturel de leur vice.

Page 275. — Je ne blâme point les lois de Lycurgue, je les crois seulement incompatibles avec un grand État et avec un État commerçant.


CHAPITRE V.


Page 284. — L’amour qu’on affecte pour la vertu dans les contrées despotiques est toujours faux.

Je n’en crois rien. Moins commun et plus périlleux, il y doit être plus admiré.

  1. Des vraies causes des changements arrivés dans les lois des peuples.