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Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, II.djvu/461

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J’ai vu les enfants de ces derniers aller chercher deux fois la semaine, dans la maison paternelle, le dégoût des études et le répandre parmi leurs camarades.

Et je me suis écrié : Malheur au père qui peut faire élever son enfant à côté de lui et qui l’envoie dans une école publique.

Que reste-t-il dans le monde de cette institution de collège ? Rien. Les connaissances qui distinguent dans les lettres quelques hommes élevés dans les collèges, où les ont-ils puisées ? à qui les doivent-ils ? À leurs études particulières. Combien de fois n’ont-ils pas regretté, dans leur cabinet, le temps qu’ils avaient perdu sur les bancs d’une école !

Que faire donc ? Changer, du commencement jusqu’à la fin, la méthode de l’enseignement public.

Ensuite ? Ensuite, quand on est riche, élever son enfant chez soi.

L’éducation des Grecs et des Romains se faisait dans la maison, et cette éducation en valait bien une autre.

Il serait bien singulier que tous les soins d’un instituteur, rassemblés sur un seul enfant, lui profitassent moins que les mêmes soins partagés entre cet enfant et une centaine d’autres.

Je n’approuve le couvent pour les filles que quand les mères sont malhonnêtes.

Je n’approuve le collège pour les garçons que quand les pères donnent mille écus à un bon cocher, deux mille écus à un bon cuisinier, et veulent un homme de mérite pour cinq cents francs.


CHAPITRE IV.


Page 383. — L’éducation physique est négligée chez presque tous les peuples européens.

L’éducation physique n’est point négligée à Pétersbourg. Le spectacle en est effrayant ; et l’idée qu’on en donne dans l’ouvrage intitulé Plans et Règlements des différents établissements de Sa Majesté impériale[1], etc., est fidèle.

  1. C’est le livre pour la publication duquel Diderot s’était arrêté en Hollande à son retour de Russie. Il est intitulé : les Plans et les Statuts des différents établissements ordonnés par l’impératrice Catherine II pour l’éducation de la jeunesse, écrit en langue russe par M. Betzki et traduit en langue française par M. Clerc. Amsterdam, Marc-Michel Rey, 1775, in-4o, ou 2 vol. in-12. Il y a une addition de l’éditeur M. D… (Diderot) pages 367, 368. Le maréchal Betzki était ministre des arts.