Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, II.djvu/487

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LXXXI.

Les factieux attendent les temps de calamité, de disette, de guerres malheureuses, de disputes de religion ; ils trouvent alors le peuple tout prêt.


LXXXII.

Longtemps avant la déposition et la mort du dernier empereur de Russie, la nation était imbue qu’il se proposait d’abolir la religion schismatique grecque, et de lui substituer la religion luthérienne.


LXXXIII.

Un souverain faible pense ce qu’un souverain fort exécute. Par exemple, tout ce qui suit :


LXXXIV.

Il faut que le peuple vive, mais il faut que sa vie soit pauvre et frugale : plus il est occupé, moins il est factieux ; et il est d’autant plus occupé, qu’il a plus de peine à pourvoir à ses besoins.


LXXXV.

Pour l’appauvrir, il faut créer des gens qui le dépouillent, et dépouiller ceux-ci ; c’est un moyen d’avoir l’honneur de venger le peuple, et le profit de la spoliation.


LXXXVI.

Il faut lui permettre la satire et la plainte : la haine renfermée est plus dangereuse que la haine ouverte.


LXXXVII.

Il faut être loué, cela est facile. On corrompt les gens de lettres à si peu de frais ; beaucoup d’affabilité et de caresses, et un peu d’argent.