Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, II.djvu/88

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le prosélyte.

Il ne doit rien, étant né libre et indépendant.

le sage.

Que croyez-vous de juste ou d’injuste ?

le prosélyte.

Que ce sont pures affaires de convention.

le sage.

Des peines et des récompenses éternelles ?

le prosélyte.

Que ce sont des inventions politiques, pour contenir la multitude.

le sage.

Bon ; voilà un jeune homme fort éclairé. Rien n’empêche qu’il ne soit agrégé, s’il répond aux questions que prescrit la formule. Croyez-vous que la foi n’est qu’une crédulité superstitieuse, faite pour les ignorants et les imbéciles ?

le prosélyte.

Je le crois, car cela est démontré.

le sage.

Croyez-vous que la charité bien ordonnée est de faire son bien, à quelque prix que ce puisse être ?

le prosélyte.

Je le crois, car cela est démontré.

le sage.

Renoncez-vous au fanatisme de la continence, de la pénitence et de la mortification ?

le prosélyte.

J’y renonce.

le sage.

Renoncez-vous à la bassesse de l’humilité et du pardon des offenses ?

le prosélyte.

J’y renonce.

le sage.

Renoncez-vous aux prétendus avantages de la pauvreté, des afflictions et des souffrances ?

le prosélyte.

J’y renonce.