Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, III.djvu/460

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RÉDUCTION DE CE PLAN GÉNÉRAL.

De ce plan général je supprime le quatrième cours des exercices, parce qu’il n’est pas d’usage dans les universités d’y enseigner la musique, la danse, l’escrime, le manège ou l’équitation non plus que l’art de nager. Si ces talents qui distinguent le galant homme, l’homme du monde, du pédant et du moine, ont si peu d’importance à nos yeux qu’on ne les ait jamais fait entrer dans aucune institution publique, c’est sans doute une des suites du défaut invétéré de notre éducation monacale. Il y a près de neuf cents ans que nous ne voyons aux étudiants que la soutane et le froc.

Je supprime l’école de politique ou des affaires étrangères, quoiqu’elle ait bien ses connaissances préliminaires, parce qu’on doit les supposer aux secrétaires et conseillers d’ambassade qu’on envoie dans les cours étrangères où ils achèvent leur apprentissage.

Je supprime l’école de génie ou de l’art militaire, parce que S. M. Impériale a une école de cadets où je présume que la jeunesse destinée aux armes reçoit les instructions et pratique les exercices propres à cet état en attendant qu’elle aille se perfectionner dans les camps.

Je supprime l’école de marine, parce que de même qu’elle a ses cadets de terre elle a ses cadets de mer.

Je cède bien ridiculement à l’usage, et il faut que je sois étrangement subjugué par la routine pour supprimer l’école de l’agriculture et du commerce, les deux objets les plus importants de la société, l’art qui donne le pain, le vin, les aliments, qui fournit la matière première à toute industrie, à la consommation, aux échanges de citoyen à citoyen et aux échanges de société à société.

Toutes ces écoles supprimées sont plus ou moins nécessaires. Qu’elles fassent ou ne fassent point corps avec celles de l’université, un jour elles ne s’en établiront pas moins dans les villes de l’empire, mais isolées, mais sans être assujetties à aucune méthode raisonnée d’enseignement, ce qui n’en sera pas mieux.