Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, V.djvu/342

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

être inconstant en amour, se piquer même de peu de religion avec les femmes, sans être dépourvu d’honneur et de probité ; qu’on n’est le maître ni d’arrêter une passion qui s’allume, ni d’en prolonger une qui s’éteint ; qu’il y a déjà assez d’hommes dans les maisons et les rues qui méritent à juste titre le nom de coquins, sans inventer des crimes imaginaires qui les multiplieraient à l’infini. On me demandera si je n’ai jamais ni trahi, ni trompé, ni délaissé aucune femme sans sujet. Si je voulais répondre à ces questions, ma réponse ne demeurerait pas sans réplique, et ce serait une dispute à ne finir qu’au jugement dernier. Mais mettez la main sur la conscience, et dites-moi, vous, monsieur l’apologiste des trompeurs et des infidèles, si vous prendriez le docteur de Toulouse pour votre ami ?… Vous hésitez ? Tout est dit ; et sur ce, je prie Dieu de tenir en sa sainte garde toute femme à qui il vous prendra fantaisie d’adresser votre hommage.