Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VI.djvu/486

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sitions, dès qu’il est forcé de faire entrer dans la solution d’un problème l’évaluation de quelques causes ou qualités physiques, il ne sait plus ce qu’il fait ; c’est un homme qui met ses rêves en équations, et qui aboutit à des résultats que l’expérience ne manque presque jamais de détruire. Si le calcul s’applique si parfaitement à l’astronomie, c’est que la distance immense à laquelle nous sommes placés des corps célestes, réduit leurs orbes à des lignes presque géométriques ; mais prenez le géomètre au toupet, et approchez-le de la lune d’une cinquantaine de demi-diamètres terrestres, alors, effrayé des balancements énormes et des terribles aberrations du globe lunaire, il trouvera qu’il y a autant de folie à lui proposer de tracer la marche de notre satellite dans le ciel, que d’indiquer celle d’un vaisseau sur nos mers, lorsqu’elles sont agitées par la tempête[1].



FIN DU TOME SIXIÈME.
  1. Cet article est en partie de M. Diderot. (Note de Grimm.)