Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/218

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Mademoiselle Clairet.

C’est donner. (Cécile paye.)

Le Père de famille, en revenant, bas, et d’un ton de commisération.

Une famille à élever, un état à soutenir, et point de fortune !

Cécile.

Qu’avez-vous là, dans ce carton ?

La Fille de boutique.

Ce sont des dentelles. (Elle ouvre son carton.)

Cécile, vivement.

Je ne veux pas les voir. Adieu, madame Papillon. (Mademoiselle Clairet, madame Papillon et sa fille de boutique sortent.)

Monsieur Le Bon.

Ce voisin, qui a formé des prétentions sur votre terre, s’en désisterait peut-être, si…

Le Père de famille.

Je ne me laisserai pas dépouiller. Je ne sacrifierai point les intérêts de mes enfants à l’homme avide et injuste. Tout ce que je puis, c’est de céder, si l’on veut, ce que la poursuite de ce procès pourra me coûter. Voyez. (Monsieur Le Bon va pour sortir.)

Le Père de famille le rappelle, et lui dit :

À propos, monsieur Le Bon. Souvenez-vous de ces gens de province. Je viens d’apprendre qu’ils ont envoyé ici un de leurs enfants ; tâchez de me le découvrir. (À La Brie, qui s’occupait à ranger le salon.) Vous n’êtes plus à mon service. Vous connaissiez le dérèglement de mon fils. Vous m’avez menti. On ne ment pas chez moi.

Cécile, intercédant.

Mon père !

Le Père de famille.

Nous sommes bien étranges. Nous les avilissons ; nous en faisons de malhonnêtes gens, et lorsque nous les trouvons tels, nous avons l’injustice de nous en plaindre. (À La Brie.) Je vous laisse votre habit, et je vous accorde un mois de vos gages. Allez. (À Philippe.) Est-ce vous dont on vient de me parler ?

Philippe.

Oui, monsieur.