Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/252

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cécile.

Que dirait mon père ?

germeuil.

Le respecté-je moins que vous ? craindrais-je moins de l’offenser ?

cécile.

Et le Commandeur ?

germeuil.

C’est un homme sans principes[1].

cécile.

Il en a comme tous ses pareils, quand il s’agit d’accuser et de noircir.

germeuil.

Il dira que je l’ai joué ; ou votre frère se croira trahi. Je ne me justifierai jamais… Mais qu’est-ce que cela vous importe ?

cécile.

Vous êtes la cause de toutes mes peines.

germeuil.

Dans cette conjoncture difficile, c’est votre frère, c’est votre oncle que je vous prie de considérer : épargnez-leur à chacun une action odieuse.

cécile.

La maîtresse de mon frère ! une inconnue !… Non, monsieur ; mon cœur me dit que cela est mal ; et il ne m’a jamais trompée. Ne m’en parlez plus ; je tremble qu’on ne nous écoute.

germeuil.

Ne craignez rien ; votre père est tout à sa douleur ; le Commandeur et votre frère à leurs projets ; les gens sont écartés. J’ai pressenti votre répugnance…

cécile.

Qu’avez-vous fait ?

germeuil.

Le moment m’a paru favorable, et je l’ai introduite ici. Elle y est, la voilà. Renvoyez-la, mademoiselle.

  1. Variante : Barbare. Les deux répliques qui suivent étaient supprimées à la représentation.