Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/42

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Vous pouvez tout ,et vous ne me ferez point. Rosalie vous révère. Votre présence la saisit de respect ; c'est elle qui l'a dit. Elle n'osera jamais être injuste inconstante, ingrate à vos yeux. Tel est l'auguste privilège de la vertu ; elle en impose à tout ce qui l'approche. Dorval, paraissez devant Rosalie, et bientôt elle redeviendra pour moi ce qu'elle doit être, ce qu'elle était.

Dorval : posant la main sur l'épaule de Clairville. Ah malheureux !

Clairville : Mon ami, si je le suis !

Dorval : Vous exigez.

Clairville : J'exige.

Dorval : Vous serez satisfait.


Scène VII

Dorval seul. Quels nouveaux embarras ! le frère,la sœur. Ami cruel, amant aveugle, que me proposez-vous ? « Paraissez devant Rosalie » ! Moi, parait devant Rosalie ! et je voudrais me cacher à moi-même. Que deviens-je, si Rosalie me devine ? et comment en imposerai-je à mes yeux, à ma voix, à mon cœur. Qui me répondra de moi ? La vertu ? M'en reste-t-il encore ?





=== ACTE