Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/442

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LEUSON.

Où est-elle ?

CHARLOTTE.

Chez elle. Elle s’est trouvée mal ; elle a été obligée de se retirer.

LEUSON.

Je l’entends qui vient. Ne lui parlez point de ce qui s’est passé entre Stukely et moi. Elle n’a déjà que trop d’inquiétudes, sans y ajouter celle-là.


Scène VII.

CHARLOTTE, LEUSON, MADAME BEVERLEY.
MADAME BEVERLEY.

Bonjour, monsieur. J’ai reconnu votre voix. Il m’a semblé que vous me demandiez. Charlotte, qu’est devenu M. Stukely ?

CHARLOTTE.

Il vient de sortir. Chère sœur, vous avez pleuré. Mais voici un ami dont la présence doit vous consoler un peu.

LEUSON.

Je serais trop mortifié, si elle produisait un effet contraire ; cependant, je ne saurais vous cacher, madame, qu’on a fait hier la vente de votre maison et de vos meubles.

MADAME BEVERLEY.

Je le sais, monsieur, et le motif généreux que vous avez de m’en parler. Mais comment accepter encore ce service après tant d’autres ?

LEUSON.

Ce sont des minuties auxquelles vous donnez trop de valeur. La portion que j’ai acquise vous sera remise quand il vous plaira. Presque tout le reste est tombé entre les mains d’un ami qui vous plaint et qui vous honore. Il est décidé, madame, qu’il ne regardera aucun de vos effets comme les siens, qu’il n’ait eu l’honneur de vous voir. Nous lui ferions visite ce matin, si vous n’aviez aucune répugnance à cette démarche.