Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/486

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stants ; elle n’espéra plus que dans la justice du ciel, et le ciel sera juste, il s’intéressera à son sort ; il aura pitié de son désespoir ; et lorsqu’un dernier soupir déchirera son cœur, le ciel s’ouvrira pour elle, et recevra son âme, affranchie et de la vie et de son tourment. »

MADAME BEVERLEY.

Lucy, je vous remercie… Je remercie aussi le ciel de m’avoir épargné cette affliction… Cependant Stukely me jette des mots… On tient des propos… Je ne sais ce que c’est… Je veux qu’il s’explique. N’entre-t-on pas ? n’ai-je pas entendu quelqu’un ?

LUCY.

C’est peut-être monsieur.

MADAME BEVERLEY.

Plut au ciel ! Mais qu’il soit en sûreté, et je serai contente. Non… c’est la voix d’un autre. Quel charme pour mon oreille, que la sienne ! Lucy, qui est-ce ?


Scène VII.

MADAME BEVERLEY, LUCY, STUKELY.
LUCY.

Madame, c’est M. Stukely. (Elle sort.)

STUKELY.

Madame seule ; c’est ce que je désirais. Je ne vous ferai point d’excuse sur une visite qui peut être incommode, mais que l’amitié…

MADAME BEVERLEY.

Que voulez-vous dire, monsieur ? et où est votre ami ?

STUKELY.

Madame, je n’en sais rien. On a quelquefois des secrets même pour son meilleur ami. Nous nous sommes séparés ce matin, et nous ne nous sommes pas promis de nous revoir sitôt.