Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/52

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Adieu ! vous vous éloignez et je vais mourir de douleur».


Après avoir lu d'une voix entrecoupée et dans un trouble extrême il se jette dans un fauteuil. Il garde un moment le silence. Tournant ensuite des yeux égarés et distraits sur la lettre qu'il tient d'une main tremblante , il en relit quelques mots, et dit


« La honte et le remords me poursuivent » 

C'est à moi de rougir et d'être déchiré.

« Vous connaissez les lois de l'innocence »..

Je les connus autrefois.

« Suis-je criminelle ?.»

Non , c'est moi qui le suis.

« Vous vous éloignez, et je vais mourir »

Ciel ! je succombe. ( En se levant. )

Arrachons-nous d'ici. Je veux, je ne puis. ma raison se trouble. Dans quelles ténèbres suis-je tombé ? Rosalie ! ô vertu ! ô tourment !


Après un moment de silence, il se lève mais avec peine. Il s'approche lentement d'une table. Il écrit quelques lignes pénibles mais tout au travers de son écriture , arrive Charles en criant



scène VIII


Dorval, Charles.


'Charles : Monsieur, au secours. On assassine.


Dorval quitte la table, où il écrit, laisse sa lettre à moitié, se jette sur son épée qu'il trouve sur un fauteuil et vole au secours de son ami ? Dans ces mouvements Constance surgit, et, demeure fort surprise de se voir laisser seule par le maître et par le valet



scène IX


Constance : seule

Que veut dire cette fuite ? Il a dû m'attendre. J'arrive, il disparaît. Dorval, vous me connaissez mal. J'en peux guérir. ( Elle approche de la table , et aperçoit la lettre à demi écrite. ) Une lettre ! ( Elle prend la lettre, et la lit. ) « Je vous aime et je fuis. Hélas beaucoup trop tard! Je suis l'ami de Clairville. Les devoirs de l'amitié , les lois sacrées de l'hospitalité!.»