Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VIII.djvu/243

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l’avenir son propre bonheur, celui de mademoiselle sa fille, celui de Crancey, celui des deux familles…

Monsieur de Crancey.

Cela sera, mon ami ; madame, cela sera, n’en doutez pas.

Monsieur Hardouin.

Alors madame verrait les choses comme elles sont, se ressouviendrait des reproches amers qu’elle m’adresse, et j’ose me flatter qu’elle en rougirait.

Madame de Chepy.

En attendant, monsieur, vous vous êtes manqué à vous-même.

Madame de Vertillac.

Vous l’avez dit, mon amie, vous l’avez dit. Avec tout son esprit, l’imbécile a ignoré ce qu’il avait conservé d’empire sur mon cœur.

Monsieur Hardouin.

J’aurai de la peine à me repentir d’une faute à laquelle je dois un aussi doux aveu.

Madame de Chepy.

Êtes-vous folle ? Vous venez pour l’accabler d’injures, et vous lui dites des douceurs !

Madame de Vertillac.

Et voilà comme nous sommes toutes avec ces monstres-là.



Scène IX.


MONSIEUR HARDOUIN, MADAME BERTRAND, MONSIEUR DES RENARDEAUX, MADAME DE CHEPY, MADAME et MADEMOISELLE DE VERTILLAC, MONSIEUR DE CRANCEY ; MADEMOISELLE BEAULIEU, avec son rôle à la main.
Monsieur Hardouin.

À l’air de celle-ci, je gage que c’est encore une mécontente.

Mademoiselle Beaulieu.

Pourriez-vous m’apprendre, monsieur, quel est l’insolent qui a écrit cela ?