Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VIII.djvu/253

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Monsieur des Renardeaux, à part.

Tant pis pour elle.

Monsieur Poultier, à M. Hardouin.

Et cet enfant ? Parlez donc… cet enfant ?

Madame Bertrand.

Le cruel homme ! Parlera-t-il ?

Monsieur Hardouin.

Cet enfant ? Il est charmant. Je ne vous ai pas dit qu’il fût de moi, mais que je le supposais. En conscience, il faut que je le restitue au capitaine Bertrand.

Monsieur Poultier.

Le traître ! comme il m’a dupé !

Madame Bertrand.

Lorsque vous teniez Binbin sur vos genoux…

Monsieur Poultier.

J’étais bien ridicule. Mais qui est-ce qui n’y aurait pas donné ? Il en avait les larmes aux yeux.

Monsieur Hardouin.

Monsieur l’avocat de Gisors, plaidez donc pour moi.

Monsieur des Renardeaux.

C’est sa mine hypocrite qu’il fallait voir ; c’est son ton pathétique qu’il fallait entendre lorsqu’il s’affligeait de la mort de sa sœur !

Madame de Vertillac.

Plus, plus de confiance en celui qui peut feindre avec tant de vérité. Quand je pense à mon désespoir, à son sang-froid, à ses consolations cruelles !

Madame Bertrand.

Me voilà réhabilitée dans votre esprit ; mais le ministre ? mais sa femme ?

Monsieur Hardouin, à Madame Bertrand.

Et vous donnez dans cette confidence ?

Monsieur Poultier.

Pourquoi non ?

Monsieur Hardouin.

C’est qu’elle ne s’est point faite.