tableaux très-vrais, entre lesquels on distingue l’Enfant qui boude et la Petite Fille qui se repose sur sa chaise.
Je ne sais ce que c’est que les petits tableaux de M. Guérin.
Mais on fait cas d’un Crucifix[3] peint en bronze par M. Roland de la Porte, et en effet ce Crucifix est beau. Il est tout à fait hors de la toile. Le bronze s’éclaire d’une manière propre au métal que le peintre a rendu parfaitement ; il y a toute l’illusion possible ; mais il faut avouer aussi que le genre est facile, et que des artistes d’un talent médiocre d’ailleurs y ont excellé. Vous souvenez-vous de deux bas-reliefs d’Oudry sur lesquels on portait la main ? La main touchait une surface plane ; et l’œil, toujours séduit, voyait un relief ; en sorte qu’on aurait pu demander au philosophe lequel de ces deux sens dont les témoignages se contredisaient était un menteur.
Les tableaux de fruits de M. de la Porte ont paru d’une grande vérité et d’un beau fini.
Enfin il y a d’un M. Briard un Passage des âmes du purgatoire au ciel[5]. Ce peintre a relégué son purgatoire dans un coin de son tableau. Il ne s’en échappe que quelques figures perdues sur une toile d’une étendue immense : rari nantes in gurgite vasto. Pour se tirer d’un pareil sujet, il eût fallu la force d’idées, de couleurs et d’imagination de Rubens, et tenter une de ces
- ↑ Gabriel-Christophe Guérin, mort en 1790 à Kehl ( ?), était agréé de l’Académie en 1761.
- ↑ Henri-Horace Roland de la Porte, né en 1724, alors agréé, académicien en 1763, est mort le 23 novembre 1793.
- ↑ Tableau de 3 pieds 8 pouces de hauteur sur 1 pied 10 pouces de largeur ; no 109.
- ↑ Gabriel Briard, né à Paris en 1725, élève de Natoire, agréé en 1761, académicien en 1768, mort en 1777.
- ↑ Tableau de 23 pieds de hauteur sur 12 de largeur ; no 111.
