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Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, X.djvu/68

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58 L-HISTOIRE ET LE SECRET

à froid : la teinture prend à tous les endroits qui n’en sont pas garantis par la cire ; la cire se détache au débouilli ; elle surnage, et les ouvriers la ramassent à la surface pour l’employer derechef.

Ceux qui font des transparents ^, se sont servis de tout temps de la cire dissoute par l’essence de térébenthine". Ils ont des toiles non imprimées ; ils les tendent sur des châssis ; ils dissolvent de la cire par l’essence de térébenthine ; ils en impriment leur toile au couteau ou à la brosse, sur des poêles de feu ; ils opposent ces toiles ainsi imprimées à la lumière ; et ils peignent dessus avec des couleurs à l’huile, abreuvées d’essence de térébenthine. Tels sont ces morceaux de peinture que nous voyons dans les fêtes publiques et dans les décorations théâtrales, et qu’on éclaire avec des lumières placées par derrière. Des médecins m’ont assuré - que, dans plusieurs pharmacopées , on trouvait l’essence de térébenthine employée à la préparation des cérats.

Lorsqu’on parla à M. Rouelle ^ de la dissolution de la cire dans l’essence de térébenthine, Qui esl-ce qui F ignore ? s’écriat-il.

Nous avertissons les artistes qui seront tentés de s’essayer dans ce genre de peinture que la quantité de cire dissoute varie pour chaque couleur ; que le blanc et l’orpin sont les deux extrêmes ; que, de toutes les couleurs, le blanc est celle à laquelle il en faut donner davantage, et l’orpin celle qui en supporte le moins ; que la couleur à laquelle on aura donné trop de cire dissoute, sera d’autant plus luisante et moins mate ; que celle qui n’en aura pas assez reçu, s’effacerait par le frottement, et s’en irait en poussière, comme une détrempe sans colle. Lorsqu’ils auront achevé leur tableau, il aura une odeur de térébenthine très-désagréable. Pour la dissiper et donner le change à l’odorat, ils n’auront qu’à parfumer leur bordure, soit avec le musc, soit à la fleur d’orange , s’ils n’en savent pas davantage.

. Cette longueur n’a pas d’autre raison que la précédente. Ceux qui sontprcssés de voir la fin n’ont qu’à passer ce qui les ennuie. (D.) 2. Je crois ce fait faux. Un cérat doit avoir la consistance d’onguent que lui donnera très-bien la térébentliino, mais non l’essence de térébenthine qui le rendrait sec. Un chirurgien ne m’aurait pas trompé là-dessus. (D.) 3. Voyez la notice sur Rouelle, t. VI, p. 405.