Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, XIII.djvu/165

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a passé à la recherche de leur conservation, propagation, usage, organisation, etc., et a produit la science qu’on nomme Zoologie ; d’où sont émanés la Médecine, la Vétérinaire et le Manège, la Chasse, la Pêche et la Fauconnerie, l’Anatomie simple et comparée. La Médecine (suivant la division de Boerhaave) ou s’occupe de l’économie du corps humain et raisonne son anatomie, d’où naît la Physiologie : ou s’occupe de la manière de le garantir des maladies, et s’appelle Hygiène : ou considère le corps malade et traite des causes, des différences et des symptômes des maladies, et s’appelle Pathologie : ou a pour objet les signes de la vie, de la santé et des maladies, leur diagnostic et prognostic, et prend le nom de Séméiotique ; ou enseigne l’art de guérir, et se subdivise en Diète, Pharmacie, et Chirurgie, les trois branches de la Thérapeutique.

L’Hygiène peut se considérer relativement à la santé du corps, à sa beauté et à ses forces ; et se subdiviser en Hygiène proprement dite, en Cosmétique et en Athlétique. La Cosmétique donnera l’Orthopédie, ou l’Art de procurer aux membres une belle conformation ; et l’Athlétique donnera la Gymnastique ou l’Art de les exercer.

De la connaissance expérimentale ou de l’Histoire, prise par les sens, des qualités extérieures, sensibles, apparentes, etc., des corps naturels, la réflexion nous a conduit à la recherche artificielle de leurs propriétés intérieures et occultes ; et cet art s’est appelé Chimie. La Chimie est imitatrice et rivale de la nature ; son objet est presque aussi étendu que celui de la nature même ou elle décompose les êtres ; ou elle les revivifie ; ou elle les transforme, etc. La Chimie a donné naissance à l’Alchimie et à la Magie naturelle. La Métallurgie, ou l’Art de traiter les métaux en grand, est une branche importante de la Chimie. On peut encore rapporter à cet art la Teinture.

La nature a ses écarts, et la raison ses abus. Nous avons rapporté les monstres aux écarts de la nature ; et c’est à l’abus de la raison qu’il faut rapporter toutes les sciences et tous les arts qui ne montrent que l’avidité, la méchanceté, la superstition de l’homme, et qui le déshonorent.

Voilà tout le philosophique de la connaissance humaine, et ce qu’il en faut rapporter à la raison.