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NOTICE PRÉLIMINAIRE


Naigeon, à qui la tâche eût été plus facile qu’à tout autre, n’a point pris la peine de réunir les lettres de Diderot ; l’édition Belin en avait rassemblé dix-neuf auxquelles l’édition Brière joignit, outre les correspondances avec Le Monnier et Mlle Jodin, douze lettres inédites, ainsi que divers billets ou réponses de Voltaire, Rousseau, Galiani, Mme Riccoboni. Nous en offrons près du triple ; dans ce nombre trente environ sont inédites, et le reste était dispersé dans des recueils peu consultés ou dans des publications plus récentes.

Ce résultat n’est pas tel, certes, que nous l’eussions souhaité ; mais nous sommes bien forcé d’arrêter là des investigations poursuivies pendant plus de trois années, et, sans vouloir fatiguer le lecteur du récit de nos déceptions ou des péripéties de nos recherches, nous citerons les noms de ceux qui se sont faits nos collaborateurs bénévoles.

Tout d’abord, nous ne ferons aucune difficulté de reconnaître que nous devons un avantage ainsi marqué sur nos prédécesseurs au goût des autographes, qui, à peine soupçonné il y a cinquante ans, a, de nos jours, presque renouvelé l’érudition historique et littéraire. Aussi les premiers noms que nous devons inscrire ici sont ceux des dignes représentants de la science créée par Jacques Charavay et Auguste Laverdet. Le successeur de celui-ci, M. Gabriel Charavay, a mis à notre disposition les exemplaires annotés des ventes qu’ils ont dirigées ; quant à M. Étienne Charavay, non content de nous prodiguer les indications les plus utiles, il a usé de la légitime considération dont l’honorent les amateurs pour nous procurer l’accès de collections que nous n’espérions pas toujours voir s’ouvrir.

C’est ainsi que le doyen des amateurs parisiens, M. Boutron-Charlard, nous a permis de copier une épître très-flatteuse au président de Brosses et un bulletin de victoire, tout brûlant d’enthousiasme, adressé à Voltaire, lors de la première représentation, à Paris, du Père de Fa-