Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, XVII.djvu/488

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

/i78 NOTICE PRÉLIMINAIRE.

tragique... » prouvent clairement qu’il s’agit bien d’un seul et même personnage.

Dans Lui et Moi, le protégé de Diderot lui rappelle sa promesse de l’aider à reprendre « la robe du palais ». Cet écrivailleur était donc avocat. Quérard ne cite qu’un seul Rivière avocat, né à Paris, mort à Caen en 1778, dont il ne donne point le prénom et à qui il attribue les ouvrages suivants : Mémoires de Rantzy, La Haye (Paris), 1747, in-12 ; Le Moyen d’être heureux ou le Temple de Cythère (par Rivière) avec les Aventures de Chansi et de Rannée (par de Neuville), Amst. (Paris), 1750, 2 vol. in-12[1]. Et ce qui corroborerait la supposition, c’est l’existence d’un autre Rivière de Rouen, connu sous le nom de Pelvert et auteur de divers traités de théologie polémique. Est-ce le frère que Rivière avait empêché d’être évêque ?

Enfin, et surtout, qu’est-ce que les Zélindiens ? Inconnus à Barbier, ils sont donnés par Quérard à une demoiselle Fauque ou Falques, d’Avignon, sœur du peintre Pillement, qui a longtemps vécu en Angleterre et sur laquelle Mercier de Saint-Léger a laissé une note fort dure, imprimée au tome XI de la France littéraire. Quérard n’a point vu cette brochure puisqu’il n’en mentionne pas la date. Il copie simplement la Biographie Michaud qui copie le Dictionnaire des Françaises de Mme  Briquet.

Mais Diderot, en attribuant les Zélindiens à son interlocuteur anonyme, a contre lui l’autorité d’un contemporain, de son meilleur ami, de Grimm lui-même. Oui, Grimm dit ceci dans un cahier encore inédit de la Correspondance (1762) : « Les Zélindiens, par Melle F***, sont un petit conte insipide que personne n’a regardé. Vous jugez bien que les Zélindiens sont les Parisiens, qu’on parle beaucoup des Zélindiennes et que tout cela fait un recueil de petites peintures, de mesquineries, de platitudes qui vous affadissent l’esprit et le cœur, deux substances que les écrivains de cette espèce aiment à accoupler ensemble comme les théologiens le corps et l’âme. Mon esprit et mon cœur ne se sentent pas propres à être échauffés par l’esprit et le cœur de Melle F ***. »

Voilà qui est formel : Grimm a lu la brochure puisqu’il rapporte ce qu’elle contient et qu’il en désigne l’auteur dont l’initiale figure peut-être d’ailleurs sur le titre. D’un autre côté, comment supposer que Diderot put montrer une telle irritation contre un mauvais petit pamphlet sur les Parisiens, s’il n’avait eu la certitude que l’auteur lui fût connu et qu’il lui avait lu sa satire manuscrite ?

Toutes ces hésitations cesseraient si nous pouvions voir un exem-

  1. Ces deux ouvrages manquent à la Bibliothèque nationale