thode dont nous avons parlé, soit aussi incertaine & aussi meurtriere que celle-ci. Suivant M. le maréchal de Vauban, on doit toûjours la préférer lorsqu’on en est le maître, & ne se servir seulement de cette derniere, que lorsqu’on y est obligé par quelques raisons essentielles.
« Le tems le plus favorable pour cette attaque, est la nuit ; on est moins vû de la place, & par conséquent son feu est moins dangereux : cependant il y a des généraux qui la font faire de jour. Il n’y a rien de réglé là-dessus ; ils sont les maîtres de prendre le parti qu’ils croyent le meilleur, suivant les circonstances des tems & des lieux. Attaque des places » par M. le Blond. (Q)
Attaque, en Escrime, est un ou plusieurs mouvemens que l’on fait pour ébranler l’ennemi, afin de le frapper pendant son desordre.
ATTAQUER un cheval, (Manége.) c’est le piquer vigoureusement avec les éperons. (V)
ATTEINDRE, terme de Marine, pour dire joindre un vaisseau. Atteindre un vaisseau en chassant sur lui. (Z)
ATTEINT, adj. terme de Palais en matiere criminelle, se dit d’une personne qui a été trouvée coupable de quelque crime ou délit. On ne le dit guere sans y ajoûter le terme de convaincu, qui y ajoûte plus de force ; car un accusé atteint, est seulement celui contre lequel il y a de forts indices : mais il n’est convaincu que quand son crime est parfaitement constaté : aussi une sentence ou arrêt de mort porte toûjours que l’accusé a été atteint & convaincu. Voyez Conviction. (H)
* ATTEINTE, en Medecine, se prend pour une attaque légere de maladie. On dit : il sentit dès sa jeunesse les premieres atteintes de la goutte.
Atteinte, s. f. (Manége.) c’est dans les courses de bague le coup dans lequel la lance touche la bague sans l’emporter. On dit : il a eu trois dedans & deux atteintes ; ou dans une course il a touché deux fois la bague, & il l’a emportée trois.
Atteinte, (Manége.) mal qui arrive au derriere du pié d’un cheval quand il s’y blesse, ou qu’il y est blessé par le pié d’un autre cheval. Atteinte encornée, est celle qui pénetre jusque dessous la corne. Atteinte sourde, est celle qui ne forme qu’une contusion sans blessure apparente.
Un cheval se donne une atteinte, lorsqu’avec la pince du fer de derriere il se donne un coup sur le talon du pié de devant : mais plus communément les atteintes proviennent de ce qu’un cheval qui en suit un autre, lui donne un coup, soit au pié de devant, soit au pié de derriere, en marchant trop près de lui. L’atteinte ou le coup qui sera donné sur le talon auprès du quartier, de l’une ou de l’autre de ces deux façons, fera meurtrissure ; ce qui s’appelle une atteinte sourde, ou bien une plaie, ou un trou en emportant la piece ; & si ce trou pénetre jusqu’au cartilage du pié, & que ce cartilage se corrompe, alors le mal est considérable, & s’appelle une atteinte encornée, qui devient aussi dangereuse qu’un javart encorné. Une atteinte encornée peut provenir aussi de ce qu’un cheval se sera blessé sur la couronne avec le crampon de l’autre pié : elle devient de même encornée, lorsqu’on la néglige dans les commencemens, quoiqu’elle ne soit pas considérable d’abord, & que le cheval n’en boite guere : car si l’on continue à le travailler, sans songer à son atteinte, la partie fatiguée sera plus sujette à se corrompre, & à venir en matiere.
Les chevaux, dans le tems des gelées, quand on leur met des crampons fort longs, & des clous à glace, se donnent des atteintes plus dangereuses.
On connoît l’atteinte par la plaie : on voit dans l’endroit où le cheval a été attrapé, soit au-dessous
de la couronne, ou même dans le paturon, le sang qui sort, & un trou, ou bien la piece emportée. A l’égard de l’atteinte sourde, je veux dire, celle où il ne paroît rien, on la reconnoît en ce que le cheval boite, & qu’on sent la partie frappée plus chaude que le reste du pié.
Quand la partie qui est au-dessus de l’atteinte enfle, que la corne se resserre, & que le pié s’étrécit au-dessous, il est bien à craindre que le cartilage du pié ne se corrompe, & que l’atteinte ne devienne encornée.
Un cheval aura souvent eu une atteinte qui aura pénétré jusqu’au cartilage : on pourra la guérir en apparence ; le trou se bouche, & la plaie, s’il y en a, se consolidera facilement ; le cheval ne boitera plus, & on le croira guéri : mais comme le cartilage est touché, & qu’il est insensible, quoiqu’il ne fasse plus boiter, la matiere s’assemble dans cette partie, & en fait peu-à-peu une forte atteinte encornée, qui est quelquefois six mois à paroître, sur-tout lorsque la matiere qui corrompt ce cartilage n’a point de malignité par elle-même.
Quand on néglige une atteinte simple, elle peut devenir encornée, & par conséquent très-dangereuse.
Dès le moment qu’on s’apperçoit de l’atteinte, c’est-à-dire, aussi-tôt qu’elle a été donnée, on met du poivre dessus, ce qui la guérit pour l’ordinaire : mais si on ne la traite pas dans le moment qu’elle vient d’être donnée, après avoir coupé la chair détachée, on commencera par laver la plaie avec du vin chaud & du sel ; on pilera ensuite un jaune d’œuf dur, & on l’appliquera dessus en forme d’onguent ; s’il y a un trou, on employera la terébenthine & le poivre, ou bien de la poudre à canon délayée avec de la salive ; on en remplit le trou de l’atteinte, & on y met le feu : si le trou est sur la couronne, & profond, il faut passer dessus le fer ardent ; & pour empêcher que l’air n’y entre, on fera fondre l’emplâtre divin avec l’huile rosat ; & après l’avoir mis sur du coton, on l’appliquera sur la plaie.
Si l’atteinte est considérable, on commencera par saigner le cheval.
Lorsque l’atteinte devient encornée, c’est qu’elle a été négligée, ou que la blessure se trouvant auprès du cartilage, la chair meurtrie se convertit en une matiere qui corrompt le cartilage ; ou bien l’atteinte même parvient jusqu’au cartilage, & le noircit : cette circonstance est très-dangereuse.
Il faut suivre, pour guérir une atteinte encornée, la même méthode que pour le javart encorné ; car elle est sujette au même accident, & la cure en est précisément la même.
Au reste, il faut empêcher que l’atteinte ne se mouille, & que le cheval ne la lêche ; car il ne sauroit guérir tant qu’il se lêchera. (V)
ATTELAGE, se dit d’un nombre de chevaux destinés à tirer une voiture.
ATTELER, c’est joindre des chevaux à une voiture pour la tirer. (V)
ATTELIER, boutique, magasin, chantier : l’attelier, le chantier, & la boutique, sont l’un & l’autre des lieux où l’on travaille ensemble & séparément : mais l’attelier se dit des peintres, des sculpteurs, des fondeurs, & de quelques autres ; le chantier, des charpentiers, marchands de bois, constructeurs de vaisseaux ; & la boutique, de presque tous les autres arts méchaniques. Le chantier est ordinairement plus grand que l’attelier, & l’attelier plus grand que la boutique : l’attelier & la boutique sont couverts ; le chantier ne l’est pas toûjours, ni presque jamais en entier : l’attelier & le chantier son des bâtimens séparés ; la boutique & le magasin sont des lieux particuliers d’un bâtiment ; le premier a communément une ouverture