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maison Pamphili, & est à 3 lieues S. de Forli, 41 de Ravenne. Long. 29. 45. lat. 44. 23. (D. J.)

MELDORP, (Géog.) ancienne ville d’Allemagne, au duché de Holstein, dans la Dithmarse, proche la Milde & la mer, à 5 milles S. de Tonningen, 3 S. O. de Lunden, 12 N. O. de Hambourg. Long. 54. 10. lat. 42. 32. selon les géographes du pays. (D. J.)

MÉLÉCÉ, (Géog.) ou MÉLÉCEY en Bourgogne près de Chatton ; c’est un village, mais j’en parle à cause de sa grande ancienneté : il se nommoit ager miliacensis dans le septieme siecle. Cusset, dans son histoire de Châlons, donne la description d’un temple des anciens Gaulois, qui subsistoit encore de son tems en ce lieu. Dom Jacques Martin a observé que la figure de cet édifice tenoit le milieu entre le rond & le quarré. (D. J.)

MÉLEDA, (Géog.) en latin Melita, par les Esclavons Mlit ; île de Dalmatie, dans le golfe de Venise. Elle appartient à la république de Raguse, a 10 lieues de long, abonde on poisson, vin, orangers & citronniers. Il y a une fameuse abbaye de Bénédictins. C’est dans cette île que saint Paul fut mordu d’une vipere selon l’opinion de quelques critiques ; & d’autres en plus grand nombre prétendent que c’étoit à Malte. Long. 35d 28′ 38″. lat. 42d 41′ 46″. (D. J.)

MÉLER, v. act. (Gramm.) c’est faire un mélange, voyez l’article Mélange. Méler au jeu, c’est battre les cartes, afin qu’elles ne se retrouvent pas dans l’ordre où elles étoient. Méler du vin, c’est le farlater. Méler une serrure, c’est en embarrasser les ressorts ; se méler, se dit aussi de certains fruits, lorsque la maturité les colore ; il ne faut pas se méler ordinairement d’une affaire étrangere, on s’expose à faire dire de soi, de quoi se méle-t-il ? Dieu a si sagement mélé la peine au plaisir, que l’homme ignore si la vie est un bien ou un mal. Il se méle d’un méchant métier.

Méler un cheval, (Maréchal.) en terme de manege, c’est, à l’égard du cavalier, le mener de façon qu’il ne sache ce qu’on lui demande. Un cheval de tirage est mélé, lorsqu’il embarrasse ses jambes dans les traits qui s’attachent à la voiture.

MÉLÈS, (Géog. anc.) petite riviere d’Asie, près de Smyrne, dans l’Ionie. A la source de cette riviere, dit Pausanias, est une grotte dans laquelle on pense qu’Homere composa son iliade ; c’est du moins de cette tradition que ce poëte a pris le surnom de Mélésigène, & c’est aussi sur ce fondement que Tibulle disoit :

Posse Meletæas nec mallem vincere chartas.


(D. J.)

MELESE, larix, (Botan.) genre de plante à fleur en chaton, composée de plusieurs sommets & stérile. L’embryon naît entre les feuilles du jeune fruit & devient une semence foliacée, cachée sous les écailles qui sont attachées à l’axe & qui composent le fruit. Ajoutez aux caracteres de ce genre que les feuilles naissent par bouquet. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Melese, s. m. larix, (Botan.) grand arbre qui se trouve communément dans les montagnes des Alpes, des Pyrénées, & de l’Apennin ; dans le Canada, dans le Dauphiné, en France, & particulierement aux environs de Briançon. C’est le seul des arbres résineux qui quitte ses feuilles en hiver : il donne une tige aussi droite, aussi forte, & aussi haute que les sapins, avec lesquels il a beaucoup de ressemblance à plusieurs égards. La tête de l’arbre se garnit de quantité de branches qui s’étendent & se plient vers la terre ; les jeunes rameaux sont souples comme un osier, & tout l’arbre en général a

beaucoup de flexibilité. Son écorce est épaisse ; crevassée, & rouge en-dedans, comme celles de la plûpart des arbres résineux. Au commencement du printems cet arbre a un agrément singulier : d’abord, les jeunes branches de la derniere année se chargent de fleurs mâles ou chatons écailleux, de couleur de soufre, rassemblés en un globule ; les fleurs femelles paroissent ensuite à d’autres endroits des mêmes branches : ce sont de petites pommes de pin, écailleuses, d’une vive couleur de pourpre violet, de la plus belle apparence : puis viennent les feuilles d’un verd tendre des plus agréables ; elles sont rassemblées plus ou moins en nombre de quarante ou soixante, autour d’un petit mamelon. L’arbre produit des cônes qui contiennent la semence ; ils sont en maturité à la fin de l’hiver, mais il faut les cueillir avant le mois de Mars, dont le hâle les fait ouvrir, & les graines qui sont très-menues & très-legeres, tombent bien-tôt & se dispersent. Le melese est si robuste, qu’il résiste à nos plus grands hivers. Son accroissement est régulier ; il se plaît dans les lieux élevés & exposés au froid, sur les croupes des hautes montagnes tournées au nord, dans des places incultes & stériles. Il vient aussi dans un terrein sec & léger ; mais il se refuse au plat pays, aux terres fortes, cretacées, sablonneuses, à l’argile, & à l’humidité. Il lui faut beaucoup d’air & de froid ; il n’exige aucune culture, lorsqu’il est placé à demeure.

Cet arbre n’est point aisé à multiplier : on ne peut en venir à bout qu’en semant ses graines après les avoir tirées des cônes : pour y parvenir on expose les cônes au soleil ou devant le feu ; on les remue de tems en tems ; les écailles s’ouvrent peu à peu, & les graines en sortent. On peut les semer dès le commencement de Mars ; mais la saison dans ce mois étant sujette aux alternatives d’une humidité trop froide, ou d’un hale trop brûlant, qui font pourrir ou dessécher les graines ; il vaut beaucoup mieux attendre les premiers jours d’Avril. Et comme cette graine leve difficilement, & que les plants qui en viennent, exigent des précautions pour les garantir des gelées pendant les premieres années, il sera plus convenable de la semer dans des caisses plates ou terrines, que de les risquer en pleine terre. On le répete encore, & on ne peut trop le redire, il est très-difficile de faire lever la graine de melese, & de conserver pendant la premiere année les jeunes plants qui en sont venus. Faites préparer un assemblage de terres de différentes qualités, en sorte pourtant que celles qui sont legeres dominent ; ce mélange servira à emplir les caisses ou terrines jusqu’à un pouce près du bord. Après que les graines y seront semées, faites-les recouvrir d’un pouce de terreau très-pourri, très-leger, très-fin ; faites-les placer contre un mur, ou une palissade à l’exposition du levant, & recommandez de ne les arroser que modérément dans les grandes sécheresses ; les graines leveront au bout d’un mois ; prescrivez de nouveaux soins pour l’éducation des jeunes plants. La trop grande ardeur du soleil & les pluies trop abondantes, peuvent également les faire périr : on pourra les garantir du premier inconvénient en suppléant quelque abri, & les sauver de l’autre en inclinant les terrines pour empêcher l’eau de séjourner. Il faudra serrer les caisses ou terrines pendant l’hiver, & ne les sortir qu’au mois d’Avril lorsque la saison sera bien adoucie ; car rien de si contraire aux jeunes plants d’arbres résineux que les pluies froides, les vents desséchant, & le hâle brûlant qu’on éprouve ordinairement au mois de Mars. On pourra un an après les mettre en pepiniere ; dans une terre meuble & legere, vers la fin de Mars ou le commencement d’Avril, lorsqu’ils sont sur le point de pousser. On aura soin de conserver de la terre au-