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spécifiés dans l’acte. Il suffit que leur système puisse être de quelque avantage au public, pour que les commissaires ayent le droit de leur assigner une récompense proportionnée au mérite de leur travail.

Mer de Tibériade, (Géog.) & dans S. Matthieu, c. iv. V. 18. mer de Galilée, à cause que la Galilée l’enveloppoit du côté du nord & de l’orient. On la nomme encore lac de Génézareth, ou de Génézar. Ce n’est en effet qu’un petit lac auquel Joseph, de bello judaïc. I. III. c. xviij. donne environ douze milles de longueur, & deux de largeur ; son eau étoit fort poissonneuse. S. Pierre, S.André, S. Jacques, & S. Jean, qui étoient pêcheurs, exercoient leur métier sur ce lac. Notre Seigneur y étoit souvent, Matth. xv. 29. Marc, j. 16. Jean, vj. 1. Luc, vj. Le Jourdain entroit dans ce lac, & en sortoit ensuite ; mais il alloit se perdre dans le lac Asphaltide.

Mer de Toscane, (Géog.) partie de la mer Méditerranée, le long des côtes occidentales d’Italie, depuis la riviere de Gènes jusqu’au royaume de Naples. Elle baigne les états du grand-duc, & l’état du saint siége de ce côté-là. On y trouve l’île d’Elbe & quelques autres.

Mer Vermeille, (Géog.) grand golfe de l’Amérique septentrionale dans la mer du Sud, au midi occidental du nouveau Mexique, au couchant de la nouvelle Espagne, & au couchant septentrional de la presqu’île de Californie. M. de Lisle & le P. Kino, jésuite, qui a fait le tour de cette mer, en ont donné la carte.

Mer Verte, (Géog.) les Géographes orientaux appellent ainsi la mer qui baigne les côtes de Perse & celles d’Arabie.

Mer de Zabache, (Géog.) nom moderne de la mer, que les anciens ont appellée Palus méotide. Voyez ce mot. (D. J.)

MERA, (Hist. nat. Botan.) arbre de l’île de Madagascar, dont la feuille est semblable à celle de l’olivier. Son bois est très-dur, le cœur en est jaune, il n’a aucune odeur.

MÉRAN, (Géog.) ancienne ville d’Allemagne, dans le Tirol, capitale de l’Estchland, sur le bord de l’Adige, à 5 lieues N. O. de Bolzano. Long. 28. 28. lat. 46. 35.

MERAGUE ou MÉRAGA, (Géog.) ville de Perse dans l’Azerbiane, renommée par l’excellence des fruits de son terroir. Long. 79. 5. lat. 37. 40.

MERCANTILLE, adj. (Comm.) ce qui a rapport à la profession de marchand. Ainsi on dit qu’un homme est de profession mercantille, pour exprimer qu’il se mêle de marchandise & de commerce. On dit aussi arithmétique mercantille, pour distinguer celle qui n’est propre qu’aux marchands, d’avec celle des géometres, algébristes, &c. Diction. du Comm.

MERCANTILLEMENT, adv. (Comm.) se dit d’une maniere mercantille. On l’emploie en ce sens dans le commerce. Il parle, il écrit, il s’exprime mercantillement, pour dire qu’il s’exprime selon les maximes, les usages & avec les termes affectés aux négocians. Dict. du Comm.

MERCANTISTE, s. m. (Comm.) terme dont on se sert quelquefois pour signifier un marchand. Voyez Marchand.

MERCANTORISTE, adj. (Comm.) il se dit de la maniere de parler d’un marchand. Ce style est mercantoriste, c’est-à-dire, plein d’expressions familieres & affectées aux marchands. Dict. de Comm.

MERCELOT ou MERCEROT, s. m. (Comm.) petit mercier qui étale aux foires de village, ou qui porte à la campagne une balle ou panier de menue mercerie sur son dos, ou dans les rues de Paris une manette pendue à son cou & remplie de peignes,

couteaux, ciseaux, sifflets & autres petites marchandises ou jouets d’enfans, qui se vendent à bon marché. Dict. de Comm.

MERCENAIRE, s. m. (Gramm.) s’il est pris comme une modification de l’ame, il signifie un caractere inspiré par un intérêt sordide, soit dans les mêmes sens qu’on dit des actions, des discours, des amitiés, des amours mercenaires.

Mercenaire se dit de tout homme dont on paye le travail. Il y a dans l’état des métiers qui sembleroient ne devoir jamais être mercenaires ; ce sont ceux que récompense la gloire ou même la considération.

Machiavel prétend que les peuples sont corrompus sans ressource quand ils sont obligés d’entretenir des soldats mercenaires. Il est possible que les grands états s’en passent. Avant François I. il n’y avoit point eu en France des corps armés & stipendiés en tout tems. Si le citoyen ne veut pas être opprimé, il faut qu’il soit toujours en état de défendre lui-même ses biens & sa liberté. Depuis un siecle les troupes mercenaires ont été augmentées à un excès dont l’histoire ne donne pas d’idée. Cet excès ruine les peuples & les princes, il entretient en Europe entre les puissances une défiance qui fait plus entreprendre de guerres que l’ambition, & ce ne sont pas là les plus grands inconveniens du grand nombre des troupes mercenaires.

MERCERIE, s. f. (Comm.) commerce de presque toutes sortes de marchandises. Un mercier est marchand de tout & faiseur de rien. Ce corps est très-nombreux ; c’est le troisieme des six corps marchands : il a été établi en 1407, par Charles VI.

MERCEZ, (Géogr.) riviere des Pays-bas dans le Brabant. Elle prend sa source dans le comté de Hockstratten, & se perd dans la mer vis-à-vis l’île d’Overelakée.

MERCIER, s. m. (Gramm. Comm.) marchand qui ne fait rien & qui vend de tout. Voyez l’article Mercerie.

MERCIE, (Géog.) grande contrée d’Angleterre, qui eut anciennement le titre de royaume. Il porta d’abord le nom de Middel-Angles, c’est-à-dire Anglois mitoyens. Crida, le premier de ses rois, fut couronné en 584.

Le royaume de Mercie étoit borné au nord par l’Humber, qui le séparoit du Northumberland. Il s’étendoit du côté du couchant jusqu’à la Saverne, au-delà de laquelle étoient les Bretons, ou Gallois. Du côté du midi, la Tamise le séparoit des trois royaumes saxons, de Kent, de Sussex & de Wessex ; ainsi la Mercie étoit gardée de trois côtés par trois grandes rivieres qui se jettoient dans la mer, & elles servoient comme de bornes à tous les autres royaumes par quelqu’un de ses côtés ; c’est ce qui lui fit donner le nom de Mercie, du mot saxon merck, qui signifie borne.

On comptoit entre les principales villes de la Mercie, Lincoln, Nottinghan, Warwick, Leicester, Coventry, Lichfield, Northampton, Worcester, Glocester, Darby, Chester, Shrewsbury, Stafford, Oxford & Bristol.

Ce royaume le plus beau & le plus considérable de l’heptarchie, subsista sous dix-sept rois, jusqu’en 827, qu’Ecbert en fit la conquête.

MERCŒUR, (Géog.) en latin moderne Mercorium, petite ville de France en Auvergne, avec titre de duché érigé en 1569 par Charles IX. en faveur de Nicolas de Lorraine. M. le prince de Conti en est aujourd’hui le seigneur. Mercœur est situé au pié des montagnes près d’Ardes, à 8 lieues de Clermont. Long. 20. 45. lat. 45. 46. (D. J.)

MERCREDI, s. m. (Chron. & Astrol.) est le quatrieme jour de la semaine chrétienne, & le cinquieme de la semaine des Juifs. Il étoit consacré à Mer-