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roue dans le coursier, la fera tourner presque jusqu’au tems de la pleine mer. Quelque tems auparavant on ouvrira la vanne qui fermoit la branche de communication des deux parties du canal, pour que l’eau de l’étang puisse se mettre de niveau aux plus hautes eaux du flot. On les y retiendra alors en fermant cette vanne & celle de jusant, jusqu’à ce que le reflux ait abaissé les eaux de la mer d’une quantité suffisante pour procurer à celles de l’étang assez de chûte dans le coursier ; alors on ouvrira la vanne de jusant, & l’eau de l’étang s’écoulant dans le coursier à la mer, fera tourner la roue du moulin en sens contraire. Quelque tems avant la basse mer, on ouvrira la vanne de la branche de communication afin de laisser écouler entierement à la mer l’eau qui est contenue dans l’étang ; & à l’instant où le flot suivant recommence, on la refermera & celle de flot, jusqu’à ce que sa hauteur au-dessus de la surface de l’étang puisse procurer assez de chûte pour faire tourner la roue dans sa premiere direction ; on ouvrira alors la vanne de flot pour recommencer la même opération, & faire provision d’eau dans l’étang pour suffire à faire tourner le moulin pendant le tems du reflux suivant. (D)

Noms des pieces qui entrent dans la construction d’un moulin.
A, solles.
B, attache.
C, liens. 37. La huche & le blutoir.
4. Chaise.
5. Chevrons du pié. 38. L’anche.
6. Trattes. 39. Montée du second
7. Couillards. étage.
8. Doubleaux. 40. Colliers.
9. Poteaux corniers. 41. Pannes meulieres.
10. Soupentes. 42. Entre-toise.
11. Entre-toises. G, galerie.
D, la queue. 43. Poteau de croisée de la galerie.
E, limons de la montée.
44. Appui.
12. Le treuil. 45. Sabliere.
13. Chaperon. 46. Hautes pannes.
14. Bras du chevalet. 47. Colliers.
F, chevalet. 48. Le jeu.
15. Support de la montée. 49. Palier du gros fer.
b, gros fer.
16. Entre-toise. 50. Marbre sur lequel
17. Chaperon. pose le collet de
18. Lien du rossignol. l’arbre tournant.
19. Poteau d’angle. 51. Palier du petit collet.
20. Appui du faux pont.
21. Lien sous la sabliere de la galerie. 52. Semelle du petit collet.
22. Planchers. 53. Palier de heurtoir.
23. Pannettes. 54. Le heurtoir.
24. Guettes. 55. Les luons.
25. Poteaux de remplage. 56. Arbre tournant.
H, rouet.
26. Sommier. 57. Chanteaux.
27. Faux tommier. 58. Paremens.
28. Poteau du faux sommier. 59. Goussets.
60. L’essieu.
29. Le palier. 61. Embrasures.
30. La souche. K, lanterne.
a, petit fer & chevilles du blutoir. 62. Tourtes.
63. Roues.
31. Poteau de la braie. 64. Les jambes.
32. La braie. 65. Frein.
33. La bascule du frein. 66. Archures.
34. Epée de la bascule du F. 67. Tempure.
68. Dos d’âne.
35. Porte-poulie du F. 69. Pieu.
36. Plancher des meules, composé de quatre cartelles. 70. Epée de fer.

71. Trumions.
72. Trémie.
73. Auget. 82. Bardeaux.
74. Clés des paliers 83. Ais à couteau.
75. Jambes de force. 84. Volans.
76. Entrait. 85. Antes.
77. Poinçon. 86. Coterets.
78. Liens. 87. Lattes.
79. Faite. i, liens.
80. Chevrons du comble. k, poteau debout.
81. Planches sur lesquel les posent les bardeaux. 2, 3. Semelles.

Observations sur les moulins à vent & à eau, avec leur théorie. Du moulin à vent. Le moulin à vent, quoique connu de tout le monde, est cependant d’une construction beaucoup plus ingénieuse qu’on ne l’imagine communément. On croit qu’il nous a été apporté d’Asie dans le tems des croisades ; quoi qu’il en soit, cette machine a été poussée à un degré de perfection que les machines communes n’atteignent pas ordinairement. Mais avant que de passer à sa théorie, il est nécessaire de revenir sommairement sur les principales parties de sa construction.

Construction sommaire du moulin à vent, considéré relativement à sa théorie. La structure intérieure du moulin à vent est fort semblable à celle du moulin à eau. La différence qui est entre ces deux machines ne consiste guère que dans la maniere d’appliquer la force extérieure.

La maniere d’appliquer cette force dans le moulin à vent consiste dans un essieu ou arbre EF (Planche de la Pneumatique, fig. 15.), traversé par deux bras ou leviers AB & CD, qui font ensemble un angle droit & qui peuvent avoir chacune environ trente-deux piés de long. Sur ces bras, sont attachées des especes de voiles, appellées ailes, qui ont la figure de trapezes, surfaces dont les faces HI & FG sont paralleles. La plus grande HI est d’environ six piés, & la moindre FG est de la longueur qui est déterminée par les rayons tirés de H & de I au centre. L’usage de ces aîles est d’être toûjours présentées au vent afin de recevoir son impression ; &, afin qu’elles aient cet effet, on emploie deux différentes constructions qui constituent les deux especes de moulin à vent dont on fait ordinairement usage.

Dans le premier, la machine entiere est soutenue par un arbre mobile, perpendiculaire à l’horison, sur un appui ou pié, & peut tourner sur-ce pié d’un côté ou d’un autre, suivant qu’on en a besoin.

Dans l’autre, il n’y a seulement que le toît de la machine & l’essieu des aîles qui tourne ; &, pour cet effet, on donne à ce toît la forme d’une tourelle, & on l’entoure d’un cercle de bois dans lequel on a pratiqué une rainure où sont placées de distance en distance plusieurs rouleaux. Dans cette rainure, roule un autre cercle de bois sur lequel le toît entier porte. A l’anneau, ou cercle mobile, sont fixés des rayons ab, auxquels on attache une corde dont l’autre bout tient à une espece de petit vindas. Par ce moyen, en tournant le vindas & assujettissant ensuite la corde ou crochet de fer G, on donne aux aîles la position nécessaire.

Theorie du mouvement des moulins à vent, & de la position de teurs aîles. L’angle que les aîles doivent faire avec l’essieu ou l’arbre auquel elles sont attachées, est l’objet d’une question délicate que les Mathématiciens ont jugé digne de leurs recherches.

Afin de concevoir comment le moulin est mis en mouvement, il faut savoir la théorie des mouvemens composés. Lorsqu’un corps frappe perpendiculairement contre une surface il emploie toute sa force : mais s’il frappe cette surface obliquement, son mouvement étant composé de deux autres dont l’un est perpendiculaire & l’autre parallele à la sur-