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à fixer cette pompe au milieu du puits, ainsi que nous l’avons dit de la I. Pl. lettre G.

DDD sont trois corps de pompe de bois appuyés, ainsi qu’on les voit, sur les poutres A.

Les emboîtures de ces pieces étant bien arrondies, on enduit ces deux pieces, à l’endroit de leur emboîture, de goudron ; on seme sur ce goudron du sable fin, bien tamisé & très-sec : lorsque les pieces sont unies, le sable & le goudron tombent dans la jonction, & la tient parfaitement étanchée, tant que dure la pompe. Il est bon d’avertir que ces corps de pompe sont sujets à fendre lorsqu’on les emploie secs, si on n’a pas la précaution de les humecter plusieurs jours en dehors avant de leur faire sentir l’humidité en-dedans.

E, est un corps de pompe de cuivre de quatre piés de longueur attaché à l’extrémité inférieure des corps de pompe de bois D. Le piston agit dans cette piece ; elle est destinée à en supporter les frottemens, sans altération sensible de la part de ce corps de pompe.

F, est une lanterne de cuivre, percée de trous sans nombre, dans laquelle le bout inférieur de la pompe de cuivre entre : elle empêche que les ordures n’entrent dans la pompe lorsqu’elle agit. Cette lanterne est attachée sur la planche M, qui est au fond du puits. Cette planche est retenue au fond du puits par deux pierres 1 & 2, au travers desquelles passent deux broches de fer qui les fixent sur la planche.

Fig. 2. La figure 2. de cette V. Pl. donne la coupe de tous les corps de pompe, dans l’intérieur desquels on voit la branche du piston & le piston même plongé dans l’eau : cette branche est composée de deux longues pieces de sapin arrondies, & de trois pouces à trois pouces & demi de diametre, jointes ensemble par des pieces de fer, & par deux écrous E, qu’il faut avoir soin de river. A l’extrémité supérieure H, sont des trous qui servent à passer la cheville du levier G. fig 1. de la IV. Pl.

A l’extrémité inférieure de la même Planche est le piston qui est développé en la fig. 3. ainsi que le corps de pompe de cuivre, & toutes les parties qui lui appartiennent.

Developpement du corps de pompe de cuivre, V. Pl. 3. fig. L est le piston que l’on a fait de bois de hêtre, parce qu’il est d’un très bon usage dans l’eau : on voit cette piece en grand, entourée de son cuir du Brésil attaché à la branche du piston O, au moyen d’une piece de fer à charniere N, dont un bout tient au piston par trois écrous qu’il faut river.

La même piece de fer N est attachée par l’autre bout sur la branche du piston O, au moyen d’un long affourchement de fer : des broches de fer passent au travers & lient ces affourchemens ensemble, comme vous le voyez en O. Observez que ces broches soient à écrou & rivées, afin qu’elles compriment fortement le bois & le fer ; mais ces broches quoiqu’en nombre, comme vous les voyez en la branche du piston H, 2. fig. seroient sujettes à déchirer le bois suivant son fil, lorsque le moulin leve le piston avec violence, si elles n’étoient soutenues elles mêmes par une autre broche de fer toute semblable, que l’on passe au-travers du bois, mais dans un sens opposé, comme on le voit en O, où l’on a rendu sensible une de ces broches soutenues d’une autre : toutes les jonctions qui sont à cete branche du piston doivent être traitées ainsi.

Cette branche est si solide (celles de fer seroient sujettes à fléchir), que depuis 1743 jusqu’à présent, on n’y a fait aucunes réparations, & on n’a pas trouvé à propos de la renouveller en 1754, quoiqu’on ait été obligé de passer de nouveaux corps de pompe de bois, qui étoient totalement pourris. Par la longueur de cette branche on a évité toute aspiration incommode dans ces pompes.

P est la soupape qui est au fond de la pompe de cuivre ; cette piece est du même bois que le piston ; elle est légerement entourée d’étoupes imbibées de suif, afin qu’elle joigne le cuivre & remplisse exactement la place qu’elle occupe. Elle porte une anse de fer qui sert à accrocher & à enlever cette soupape lorsqu’il faut la réparer.

On voit tant-à-côté de la soupape que du piston, le plan des clapets de ces deux pieces : l’explication de l’un servira pour l’autre, parce qu’ils sont de même construction, il different seulement de grandeur ; ils sont faits d’un cuir fort (le cuir du Brésil bien liant & bien égal est le meilleur), tenu entre deux pieces de cuivre. La piece de dessous porte une large vis qui passe au-travers du cuir, & va se visser dans la piece de cuivre I, qui est en-dessus de quatre lignes d’épaisseur : l’on voit cette vis exprimée par des points à l’endroit où elle est rivée. Le cuir qui est entre ces deux pieces de cuivre porte sur les bords du fût de bois des soupapes, & les rend étanches. Ce même cuir s’étend sur toute la partie postérieure des mêmes fûts pour y servir de charniere. On pose sur cette derniere partie du cuir une nouvelle plaque de cuivre 2, d’une ligne d’épaisseur, que l’on attache aux fûts, en passant des clous au travers de la plaque de cuivre & du cuir ; de sorte cependant que le clapet 1 puisse ouvrir & fermer librement. On observe d’abattre les arrêtes des pieces de cuivre, afin que les cuirs ne soient pas coupés par le jeu du clapet.

La fig. 3. fait encore voir la piece Q, qui est une plaque de cuivre vue de profil, d’un pouce d’épaisseur, & d’un pié en quarré ; le corps de pompe de cuivre passe dedans, & y est fortement soudé. R est le plan de cette piece de cuivre.

Sur cette piece on pose un cuir du Brésil 3, auquel on observe les mêmes ouvertures qui sont à la plaque de cuivre R. Quatre écrous 4, compriment cette plaque de cuivre contre la pompe de bois & le cuir 3 qui se trouve pris entre les deux corps de pompe, & étanchent cette jonction.

Mais comme les crampons qui portent les vis & les écrous 4, ne peuvent être fixés au corps de pompe de bois avec des clous qui y feroient des trous, on y a suppléé par un cercle de fer divisé en quatre parties S, qui sont jointes ensemble par quatre bonnes vis. On pose ce cercle en S fig. 1. & 2. il sert premierement à fixer les crampons ci-dessus, en embrassant la pompe de bois, à laquelle il donne de la solidité ; & lorsque le corps de bois vieillit, que le bois diminue de volume, on répare ce défaut en serrant les quatre parties de ce cercle également avec les quatre vis, & on empêche la pompe de fuir tant qu’elle n’est pas totalement pourrie ; c’est pour cette derniere raison que l’on a fait les quatre trous qui sont à la plaque de cuivre R un peu en ovale, tendant au centre de cette plaque, au moyen desquels les crampons qui y passent peuvent se rapprocher du centre, à mesure que le cercle S les comprime.

Cette pompe ainsi travaillée a toute la solidité requise pour résister à tous les efforts du moulin, deux années se passent communément avant qu’on soit obligé d’y mettre de nouveaux cuirs. On a préferé l’usage des corps de pompe de bois à ceux de plomb, qui auroient pû s’affaisser par leur propre poids & par l’action du piston.

On a donné 5 pouces de diametre à l’intérieur du corps de pompe de cuivre, & 5 pouces & 3 lignes à ceux de bois, afin que la soupape & le piston puissent passer librement dans ces corps de pompe lorsqu’on les introduit pour les mettre en place.

Lorsqu’on introduit, ou que l’on retire la branche du piston, cette piece embarrasse par sa longueur : les écrous E, V. Planche, 2. figure, donnent la li-