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Moulin à poudre à canon. Voyez Poudre & Salpetre.

Moulin à tan. Voyez Tan.

Moulin à scier le bois en planches. Voyez Scie.

Moulin à chaplets. Voyez Pompe.

Moulin à papier. Voyez Papier ou Papeterie.

Moulin à foulon. Voyez Manufacture en laine.

Moulins à bras. On voit deux de ces moulins représentés, dans nos Pl. d’Agriculture, ils sont de fer ; ils servent à moudre tout ce qu’on ne peut porter aux moulins à blé, comme amande, poivre, ris, caffé.

La construction en varie beaucoup relativement à la forme intérieure ; quant à la partie qui mout, elle est toujours la même.

La position de l’arbre peut être ou verticale, comme on la voit, fig. 1. ou horisontale, comme elle est fig. 9. où l’on voit une des sortes de moulins à bras garni de toutes ses pieces : nous allons commencer par le détail de celui-ci. Aux deux côtés sont deux platines de fer battu de 6 pouces de large sur 10 pouces de haut ; c’est entre ces platines qu’est placé & suspendu le corps du moulin. Les pieces dont le corps du moulin est composé sont la boîte qu’on voit fig. 10. la noix qui entre dans cette boîte fig. 11. le noyau de la noix qui se place dans la noix fig. 12. & les cloisons qu’on voit fig. 9. forment extérieurement le corps du moulin, revêtant la boîte, & fixées sur les platines au moyen de deux étochios rivés chacun, & sur les platines & sur les cloisons. Les bouts des étochios, du côté de la face de la cloison sur laquelle doit poser la boîte, doivent excéder d’une ligne ou deux ladite cloison, pour entrer dans deux trous pratiqués dans l’épaisseur de la boîte, fig. 10. mais on ne peut appercevoir ces étochios, parce qu’ils sont au dedans de la machine ; mais voyez-les aux fig. 13. & 14. Les platines & le corps du moulin sont tenus ensemble par quatre vis dont on voit les extrémités & leurs écrous, sur la face d’une des platines du moulin, fig. 9.

Il faut bien remarquer, 1°. qu’avant que de fixer le corps du moulin & les plaques ensemble, il faut placer la noix qui doit être montée sur son arbre, comme on voit fig. 11. la noix placée, on arrête les platines par les vis & leurs écrous.

Il faut encore remarquer, 2°. que la hauteur de la cloison laisse un intervalle entre la plaque où l’on voit la manivelle fig. 9. & le derriere de la noix, pour laisser passer la farine de ce qu’on mout.

3°. Que comme il faut que la noix puisse avancer ou reculer, selon que l’on veut moudre plus gros ou plus fin, & que cependant il ne faut pas que cette noix se déplace, on a posé sur la face intérieure de la même plaque, où l’on voit les vis & leurs écrous, un heurtoir, ou une piece de fer plat, longue de 3 pouces ou environ, sur 15 de large, & 3 ou 4 d’épaisseur, au milieu de laquelle est un trou où l’arbre de la noix est reçu, & qu’à chaque extrémité il y a deux trous pour recevoir le bout des vis à tête quarrée qu’on voit fig. 17. qui passent à-travers la plaque & par-dessous le heurtoir qu’on voit fig. 18. & qui entrent dans les deux trous susdits comme on voit fig. 18. ces vis y sont rivées, mais mobiles, de sorte qu’en tournant ces vis auxquelles la même plaque sert d’écrou, on fait avancer parallelement le heurtoir vers l’embase-de l’arbre de la noix, il est impossible que l’arbre recule ; car la noix & la boîte étant de forme conique, la noix fait toujours effort pour sortir de sa place.

4°. Que la hauteur de la cloison appliquée à l’autre platine, laisse un vuide entre la plaque & la tête de la noix, vuide qu’on appelle l’engrenoire, c’est sur cette cloison qu’est en partie posée la trémie, & en partie sur la boîte.

Ce que nous venons de dire suffit de reste pour entendre le méchanisme & l’action d’une machine aussi simple ; mais quelque détail sur les parties acheveront d’éclaircir le reste.

On voit fig. 16. la plaque ou platine de derriere, par la face du dedans sur cette platine, la cloison, avec les étochios qui la rendent immobile ; au centre de la cloison une douille rivée sur la plaque, à-travers laquelle l’arbre de la noix passe ; cette douille est saillante à l’extérieur, comme on voit, fig. 15. face extérieure de la même platine : on voit aussi à cette douille une virole. L’usage de la douille est de donner plus de solidité à l’arbre, & lui servir de palier, ce qui est nécessité par le trop peu d’épaisseur des plaques, qui ne pourroient resister long-tems à l’effort de l’arbre mu quand on mout.

La fig. 18. est l’autre plaque, ou la plaque de devant, vûe par la face intérieure, on remarquera sur cette plaque l’autre cloison avec ses étochios, au centre de la cloison le heurtoir, & les bouts des vis rivées sur le heurtoir.

La fig. 17. représente la plaque ou platine de devant vûe en dehors du côté de l’arbre qui meut la machine ; on y remarquera aussi les vis du heurtoir, avec une bouterolle fixée comme la douille à l’autre plaque & pour le même usage.

On sait par l’emploi précédent des figures, que la dixieme est la boîte du moulin. Il faudra la forger d’une barre plate d’acier, & lui donner 20 lignes de hauteur sur 6 lignes d’épaisseur de dehors en dehors. On tournera cette barre de forme conique sur un mandrin. La base de la boîte aura 46 lignes de diametre, & le diametre du côté de la tête n’aura que 39 lignes ; le tout de dehors en dehors : dans l’épaisseur des deux faces de la même piece, comme on a dit, seront percés de trous pour recevoir les tenons des étochois : au reste, les mesures présentes varieront selon la force des moulins.

La noix qu’on voit fig. 11. se fera aussi comme la boîte, d’une barre d’acier, de même hauteur & épaisseur, tournée & soudée comme on l’a indiqué.

La fig. 12. est le noyau de la noix. Il faut que ce noyau soit un peu moins haut que la noix ou la virole, afin qu’on puisse serrer le bord de dedans de cette virole sur le noyau sans diminuer la hauteur.

Au centre du noyau est un trou quarré qui reçoit l’arbre.

Au milieu de l’arbre il y a un ambase qui sert à arrêter la noix : au côté de la tête de la noix on a ouvert une mortoise pour une clavette qui serrera la noix contre l’embase.

La mortoise qui a environ 6 lignes de hauteur, empêche que le heurtoir ne pose ou ne s’applique entierement contre la base de la noix, ce qui rendroit le mouvement rude.

Le dedans de la boîte est cannelé ; ses dents sont comme celles d’une écouanne, c’est-à-dire que le devant de la dent est perpendiculaire & le derriere incliné.

L’inclinaison des dents de la boîte & l’inclinaison des dents de la noix sont en sens contraire.

La fig. 13. est la cloison des dents de devant, elle porte en partie la trémie ; elle est faite de fer battu comme une cloison de serrure ; elle a 9 lignes de hauteur sur deux lignes d’épaisseur : on y a montré les étochios qu’il attache à la plaque.

La fig 14. est la cloison de derriere, c’est elle qui forme l’intervalle resserré entre la platine & la noix ; elle sera aussi faite d’une lame de fer battu, sa hauteur de 14 lignes & son épaisseur de deux : on y voit aussi ses deux étochios.

Passons maintenant au moulin à bras, à arbre perpendiculaire, celui de la fig. premiere : on le voit