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deux côtés ; 3°. le murex en forme de casque, dont parle Bonnani ; 4°. le casque couleur d’agate, à bouche moins dentée ; 5°. le casque bariolé de taches fauves ; 6°. le casque couleur de cendre, sans boutons ; 7°. le casque blanc, ondé de lignes jaunes ; 8°. le casque agate, séparé par des taches fauves & régulieres ; 9°. le casque bleu, à stries, ondé de lignes rousses en zigzags.

La troisieme classe est des murex, dont les levres sont garnies de doigts ; 1°. le murex surnommé araignée ; 2°. celle qu’on appelle lambis ; 3°. le murex qu’on nomme le crochet ou l’araignée mâle ; 4°. le murex appellé araignée femelle ; 5°. celle dite la millepiés, très-grosse, qui a des cornes selon Rumphius ; 6°. celle qui a sept doigts selon Pline ; 7°. celle qui a cinq doigts ou grosses pointes ; 8°. l’araignée qui a quatre doigts selon Rondelet ; 9°. celle qui a six excroissances cannelées ; 10°. le murex appellé le scorpion don la bouche est rayée de petites lignes ; 11°. le scorpion de couleur rouge, & dont les pointes sont droites ; 12°. celui à pointes recourbées semblables au bec d’un corbeau ; 13°. le murex à lèvre pliée en cinq excroissances, de couleur bleue, blanche & fauve.

La quatrieme classe comprend les murex à lèvre aîlée & déchirée. On rapporte à cette classe, 1°. le murex, dit l’oreille d’âne, rouge en de dans, avec un bec recourbé ; 2°. le murex triangulaire, entouré de grande stries & de tubercules, nommé l’oreille de cochon ; 3°. le murex à bouche rouge, & le fût noir ; 4°. le murex nommé gueule noire ; 5°. le murex à bouche blanche & brune ; 6°. le murex appellé la tourterelle à bouche faite en oreilles, dont parle Rumphius, avec une pyramide pleine de piquans ; 7°. celle à levre étendue, rougeâtre, découpée avec une clavicule pleine de pointes ; 8°. le murex rouge à levre déchirée, & la clavicule garnie de piquans ; 9°. le murex bariolé, plein de verrues, à lèvre déchirée & épaisse ; 10°. le murex jaune à levre déchirée & la tête bossue ; 11°. le ventru à levre repliée, de couleur de plomb ; 12°. le murex uni, à levre épaisse & pliée, & la columelle dentée, 13°. le murex jaunâtre & à tubercules, à levre repliée, dentée d’un côté & tacheté de l’autre ; 14°. le murex jaune, avec une côte réguliere & tachetée, qui prend du sommet vers la queue, traversant par le milieu du dos ; 15°. le murex couleur de cendre, à côtes, la levre étendue du côté du fût ; 16°. enfin, le murex blanc, ventru, à côtes, & la columelle étagée.

Le P. Plumier nous apprend que le murex se nomme en Amérique le pisseur, à cause qu’il jette promptement sa liqueur qui est la pourpre.

Il paroît que l’animal qui habite la coquille du murex ou rocher, est le même que celui qui occupe les cornets & les olives ; & c’est peut-être la raison pour laquelle les auteurs ont confondu jusqu’à présent ces trois genres de coquilles, auxquelles ils ont encore ajouté les pourpres & les buccins. Il est vrai que le murex approche assez de la pourpre pour la figure intérieure & extérieure, & qu’il ne paroît d’abord de différence que dans la couleur, dont la partie supérieure est d’un blanc jaunâtre, & l’inférieure tire sur un brun verdâtre. Mais le murex se distingue par sa bouche alongée, garnie de dents, & par son corps, qui au lieu de feuilles déchirées & de piquans, comme en la pourpre, est couvert de pointes, de boutons, de côtes, de tubercules, de crochets ou de doigts quelquefois peu saillans : souvent le murex est tout nud comme le casque, avec cependant des replis & des apparences de tubercules qui le font reconnoître pour un véritable murex.

Celui qu’on nomme la belle musique, est couvert

d’une croûte blanche assez épaisse qui cache les différentes couleurs de sa robe. Ce que ce coquillage a de singulier, est sa tête & son cou qui sont extrémement gros, avec des yeux éminens qui saillent en-dehors. Son museau est occupé par une grande bouche chagrinée dans son pourtour ; sa chair est d’un blanc sale tirant sur le cendré.

Tous ces détails sont tirés de l’Histoire naturelle éclaircie, où les curieux trouveront de très belles Planches de ce genre de coquillage. (D. J.)

MURGIS, (Géog. anc.) ville de l’Espagne bétique, sur la côte de la mer d’Iberie, selon Pline l. III. c. j. Si l’on en croit les uns, c’est Almeria, & si on s’en rapporte à d’autres, c’est Muxacra. Le pere Hardouin prétend que la Murgis de Pline est différente de celle que Ptolomée, l. II. c. iv. donne aux Turdules bétiques, & qu’il place dans les terres. Quelques-uns croient que cette derniere est Murcie capitale du petit royaume de même nom. Voyez Murcie. (D. J.)

MURICITE ; (Hist. nat.) c’est le nom d’une coquille fossile qui est connue sous le nom de pourpre, & en latin murex.

MURIE, (Hist. nat.) en latin muria, nom du sel marin dissout. La murie, selon Dioscoride, est une saumure, ou une espece de sel propre à conserver la viande & le poisson. Cette saumure est encore propre à nettoyer les ulceres, à guérir de la morsure des chiens enragés, à préserver de la gangrene, enfin à resoudre & dessécher les parties malades.

Linaeus distingue six sortes de murie.

La murie marine, muria marina, est un sel marin qui se crystallise en forme cubique & exagone, se dissout dans l’eau, & participe beaucoup de la nature du nitre. Il s’attache aisément aux pierres, & se fait tant par évaporation que par crystallisation.

La murie de fontaine, muria fontana, est celui qui se tire des fontaines par évaporation ; il est plus foible que le sel marin, très-facile à dissoudre dans l’eau, & pétille peu dans le feu : ce sel se tire souvent par gros morceaux, près de Lunébourg & d’Harzbourg en Allemagne ; celui de Hall en Saxe, vient en plus petits grains, & en grande quantité.

La murie fossile, muria fossilis, qui est le vrai sel gemme, est demi-transparent, formé en crystaux, & fort dur. Il se dissout difficilement dans l’eau, & pétille dans le feu. On en trouve de blanc, de gris, de rouge, de bleu, & de plusieurs autres couleurs résultantes du minéral dont il étoit voisin.

La murie de Salsfeld, en latin muria sphatosa, rhombea, présente des crystaux de forme rhomboïde & tient de la nature du spath, détaché de toute autre matiere.

La murie lumineuse, en latin muria lapidea phosphorans, est un spath lumineux comme un phosphore ; il y en a de blanc, de jaune, de pourpre & de verd : il se découvre dans les carrieres, sans aucune marque de crystallisation, parce qu’il la perd en croissant. On remarque que ce sel ne luit que quand il est échauffé, ce qu’il a de commun avec tous les phosphores. La plus grande partie de ce sel se trouve en Allemagne.

La murie pierreuse & saline, muriasaxi ex micâ spathoque, se tire d’un caillou mêlé d’un spath jaune & d’un sel fondu à l’air. Plusieurs de ces pierres exposées à cet élément, augmentent de poids, comme si elles en avoient attiré quelques particules. On trouve de pareilles pierres dans la Finlande & la Gothlande.

On peut ajouter à ces six especes de murie la murie végetale, & la murie animale.

La murie végétale, muria plantarum, est celle que fournissent plusieurs végétaux, tels que la plante