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des authentiques, pour dire que c’étoit la seule version fidelle & entiere.

Les ravages des guerres & les incursions des Goths dans l’Italie & dans la Grece, avoient causé la perte du droit de Justinien, & du premier livre grec des novelles & de la premiere traduction ; ces livres furent enfin retrouvés dans Melphis, ville de la Pouille ; & Irnerus, par l’autorité de Lotaire II. vers 1130, remit au jour le code & la premiere version latine des novelles de Justinien.

Cette édition des novelles par Irnerus, a été appellée germanique ou vulgate ; c’est celle dont on se sert présentement pour la citation des novelles : cependant elle se trouva défectueuse ; plusieurs novelles y manquoient, soit qu’Irnerus ne les eût pas retrouvées, soit qu’il les eût retranchées, comme étant hors d’usage.

Berguntio ou quelqu’autre interprete, vers l’an 1140, divisa ce volume des novelles en neuf collations, & changea l’ordre observé dans la premiere version, & ce volume fut appellé authentique, authenticum, ou volumen authenticorum, & a été depuis reçu dans toutes les universités.

Quelques-uns veulent que le nom d’authentique lui ait été donné parce que les lois qu’il contient ont plus d’autorité que les autres, qu’elles confirment, interpretent ou abrogent ; d’autres disent que c’est par rapport aux authentiques d’Irnerus, qui n’étant que des extraits des novelles, n’en ont pas l’autorité, d’autres enfin veulent que ce soit par rapport à l’épitome de Julien, qui ne fut fait que de son autorité privée.

Il ne faut pas confondre ce volume appellé authentique avec les authentiques appellés authenticæ, qui sont des extraits des novelles qu’Irnerus insera dans le code aux endroits où ces novelles ont rapport.

On ne voit pas pourquoi les novelles ont été divisées en neuf collations : ce terme signifie amas & rapport ; mais dans une même collation il y a des novelles qui n’ont aucun rapport les unes avec le, autres, elles y sont rangées sans ordre.

La premiere & la seconde collation de l’edition d’Irnerus, contiennent chacune six novelles ; la troisieme & la quatrieme chacune 7 ; la cinquieme 20, la sixieme 14, la septieme 10, la huitieme 13, & la neuvieme 15.

Haloander & Scrimger en ont ajouté 70, qui étoient la plûpart des lois particulieres & locales ; il y en a pourtant aussi quelques-unes qui sont des lois générales qu’ils ont dispersé dans différentes collations ; savoir deux dans la seconde, une dans la troisieme, 17 dans la quatrieme, 6 dans la cinquieme, 3 dans la sixieme, autant dans la septieme, & 38 dans la neuvieme.

Chaque collation est divisée en autant de titres qu’elle renferme de novelles.

Ces novelles sont divisées en un commencement ou préface, plusieurs chapitres qui sont subdivisés en paragraphes ; & a la fin il y a un épilogue ou l’empereur ordonne l’observation de sa loi.

Pour plus grande intelligence des novelles, il est bon d’observer le tems où elles ont été publiées.

Les 16 premieres le furent en 535 ; la 17e jusqu’à la 38, en 536 ; la 38e jusqu’à la 64, en 537 ; la 64e jusqu’à la 78, en 538, la 78e jusqu’à la 98, en 539 ; la 98e jusqu’à la 107, en 540 ; la 107e jusqu’à la 116, en 541 ; les 116e & 11 en 542 ; la 118 en 543 ; la 119e en 541 ; la 120e en 545 ; les 121e, 122, 123, 124, 125, 128, 129, 131, 132, 134, 135, 136, 137, 142, 146, 147, 157, en l’an 541 ; la 126e est sans date ; la 127e en 548 ; la 130e & la 133, en 545 ; la 140e en 546 ; la 141e & la 149, en 544 ; la 143e en 546 ; la 145e en 549 ; la 148e en 535 ; la

162e en 539 ; toutes les autres sont sans date.

Divers auteurs ont travaillé sur les novelles de Justinien ; Cujas en a fait des paratitles qui sont fort estimés ; Gudelinus a fait un traité de jure novissimo ; Rittershusius les a aussi traitées par matieres. Ceux qui ont travaillé sur le code ont expliqué par occasion les authentiques. M. Claude de Ferrieres a fait la jurisprudence des novelles en deux volumes in 4°. en 1688 ; M. Terrasson en a aussi traité fort doctement dans son histoire de la jurisprudence romaine.

Quelques empereurs après le décès de Justinien, firent aussi des constitutions qu’ils appellerent novelles ; savoir Justin II. Tibere II. Léon, fils de l’empereur Basile, Héraélius, Alexandre, Constantin Porphyrogenete, Michel & autres.

Les novelles de ces empereurs furent imprimées pour la premiere fois en 1573, & depuis elles furent jointes par Leunclavius à l’épitome des 60 livres de basiliques, à Basle en 1575 : on les a imprimées depuis à Paris en 1606, & à Amsterdam en 1617.

Le, 113 novelles de l’empereur Léon ont été imprimées avec le cours civil par Godefroy ; ces novelles n’ont point force de loi. Voyez Authentiques, Code justinien, Droit romain. (A)

NOVEMBRE, s. m. (Calendr.) nom du onzieme mois de l’année julienne & grégorienne. Il n’étoit que le neuvieme chez les Romains, lorsqu’ils n’en avoient que dix, & c’est de-là qu’il a tiré son nom latin. Ce mois a 30 jours, & c’est le 22 que le soleil entre dans le signe du sagittaire.

Novembre, (Litterat.) neuvieme mois de l’année de Romalus, & le onzieme de la nôtre. Il étoit sous la protection de Diane. Ausone le personnifie sous la figure d’un prêtre d’Isis, habillé de toile de lin, ayant la tête chauve ou rasée, & étant appuyé contre un autel sur lequel est une tête de chevreuil, animal qu’on sacrifioit à la déesse. Il tient un sistre à la main, instrument qui servoit aux Isiaques. Le rapport qui se trouve encore entre le personnage & le mois, c’est qu’aux calendes de Novembre, on solemnisoit les fêtes d’Isis. Le 5 de Novembre on célebroit les neptunales, le 15 les jeux populaires, le 21 les libérales, & le 27 les sacrifices mortuaires. (D. J.)

NOVEMDIALES, (Littérat. grec & rom.) en latin novemdialia ; sacrifices que faisoient les anciens Romains pendant 9 jours, avec des banquets chaque jour, soit pour appaiser la colere des dieux, soit pour se les rendre propices avant que de se mettre sur mer, soit pour détourner d’autres malheurs. Enée dans Virgile, n’oublie point ces sortes de sacrifices en l’honneur de Neptune :

Jamque dies epulata novem gens omnis & æris
Factus honos, placidi straverunt æquora venti.


« Neuf jours s’étoient écoulés dans les sacrifices & les festins, lorsque la mer parut favorable pour la navigation ». Ce fut Tullus Hostilius, selon Tite-Live, qui institua ces sacrifices, après avoir reçu la nouvelle des ravages causés sur le mont Alban par une grêle terrible, dont la grosseur & la dureté firent dire qu’il étoit tombé une pluie de pierres. C’est des novemdiales que nos neuvaines ont pris leur origine ; plusieurs chrétiens n’ont que trop consacré de rits de la religion payenne.

Au reste les novemdiales, novemdialia, signifioient aussi chez les Romains les funerailles, parce qu’elles se faisoient neuf jours après le decès. On gardoit les corps pendant sept jours, on le brûloit le huitieme, & le neuvieme on enterroit les cendres. Les Grecs nommoient cette cérémonie ἐννατα. (D. J.)

NOUEMENT D’AIGUILLETTE, (Magie.) terme vulgaire, par lequel on entend un prétendu sortilege, qui sans blesser les organes de la génération